Événements

Prix du carbone: les perspectives de développement du système européen d’échange de quotas (EU ETS) à l’horizon 2030

Date : 10 décembre de 13h à 15h

Lieu : Pavillon français

Partenaire(s) : Enerdata

I4CE et Enerdata ont conduit, un programme de recherche sur le système européen d’échange de quota (SEQE ou EU ETS) pour préparer les décideurs économiques à la révision du pilier central de la climatique européenne, dans le cadre du paquet énergie-climat 2030. L’objectif de cet évènement était de présenter les voies d’amélioration de l’efficacité de l’EU ETS pour adresser aux acteurs économiques un « signal-prix » qui les guident vers une trajectoire efficiente de décarbonation.

 

Messages clés :

  • Benoît Leguet, Directeur, I4CE, a souligné le rôle central de l’EU ETS dans l’atteinte de l’objectif des réductions des émissions de CO2 à l’horizon 2030. Il a également insisté sur le rôle important des instruments économiques complémentaires visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, mais leur impact sur l’EU ETS devrait être quantifié de façon précise et transparente. Ceux-ci ont en effet contribué significativement à la réduction des émissions dans la période 2005-2011, et en collaboration avec le ralentissement économique, ils ont conduit à un excédent croissant et une chute des prix du carbone. La réserve de stabilité du marché (MSR) aidera à rétablir à court terme et la rareté de l’accroître la résilience, mais une gouvernance adéquate est nécessaire. 
  • Manfred Hafner, Vice-President, Enerdata, a insisté sur l’importance du calibrage des politiques complémentaires visant à promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, et de la définition d’objectifs de déploiement en lien avec la cible de réduction des émissions de GES. Les politiques complémentaires peuvent s’avérer très couteuses dans le cas contraire. La mise en œuvre de la réserve de stabilité de marché (MSR)renforcera le prix du carbone d’environ 25%. 
  • Jean-Yves Caneill, Directeur des Politiques Climatiques, EDF, a reconnu que les prix du carbone sont déterminés avant tout par des facteurs de court terme, alors qu’ils devraient refléter davantage les coûts marginaux de long terme des technologies nécessaires pour l’atteinte des objectifs. Les prix ne sont suffisamment élevés ni pour impacter les décisions opérationnelles des acteurs, ni pour forger une trajectoire de prix du CO2 capable de guider les investissements nécessaires. 
  • Stéphanie Croguennec, Cheffe du département de lutte contre l’effet de serre à la DGEC – MEDDE, a mis en exergue que la cible ambitieuse de réduction des émissions à l’horizon 2030 nécessitait la mise en œuvre de mécanismes efficaces de tarification du carbone, qui ne seront cependant pas suffisant et nécessiteront un mix de politiques et mesures additionnelles. Un EU ETS réformé et offrant davantage de flexibilité est nécessaire lors de sa Phase IV. 
  • Florent Journet-Cuenot, Directeur du pôle Climat Energies de la Direction Développement Durable, TOTAL, a insisté sur le besoin d’un objectif de réduction d’émissions de CO2 de long terme clair et facilement compréhensible pour donner de la visibilité pour leurs prises de décisions d’investissements. Il a rappelé que la baisse des émissions de CO2 sera efficace dès lors que le périmètre des réglementations sera le plus large possible pour limiter les émissions de CO2 importées sans coût internalisé. Pour prévenir des risques de fuites de carbone, l’allocation de quotas gratuits doit être rendue plus flexible et justifiée pour ne pas induire des profits indus. Enfin, l’Union européenne doit rester ouvert à examiner toutes liaisons entre l’EU ETS et d’autres jurisdictions.
10 déc 2015

Prix du carbone: les perspectives de développement du système européen d’échange de quotas (EU ETS) à l’horizon 2030

Pour aller plus loin
  • 12/12/2025 Billet d'analyse
    Paris +10 : l’action climat plus que jamais nécessaire pour assurer notre sécurité, notre souveraineté, notre compétitivité, et la soutenabilité de nos finances publiques

    Qu’il semble loin, le 12 décembre 2015. Toutes les délégations à la COP21 se rangeaient alors derrière le petit marteau vert (en bois jurassien) de Laurent Fabius. Dix ans plus tard, la mode est plutôt au backlash.  La lutte contre le changement climatique peut désormais être décrite dans le débat public comme trop coûteuse car nécessitant des investissements conséquents. Inefficace, la part de nos émissions dans les émissions mondiales étant faible. Injuste, car venant amputer le pouvoir d’achat. Trop clivante, et voulue par une partie de l’électorat uniquement. Trop tardive, maintenir la planète sous +2°C de réchauffement semblant désormais hors de portée. Autant d’arguments qui sont pour partie vrais. Mais nécessitent pour autant d’être fortement nuancés. 

  • 11/12/2025 Billet d'analyse
    MaPrimeRénov’ : comment éviter de nouveaux coups d’arrêt ?

    À l’été 2025, le Gouvernement a décidé de fermer le guichet de MaPrimeRénov’ dédié aux rénovations d’ampleur pour les maisons individuelles. Pas seulement en raison des fraudes sur certains dossiers, mais surtout parce que les moyens de l’Anah n’ont pas suivi l’essor de ces rénovations. Pourtant, la dynamique observée depuis 2024 est un acquis à préserver : la rénovation d’ampleur a du succès et constitue une opportunité économique. Dans le projet de loi de finances, le Gouvernement propose de réduire à nouveau les crédits alloués à l’Anah, faisant craindre un nouveau coup d’arrêt en 2026. Quels moyens pour sécuriser le financement de la rénovation énergétique à court terme ? Et quelles perspectives pour accroître les rénovations d’ampleur sans augmenter les dépenses publiques ? 

  • 11/12/2025 Billet d'analyse
    Le financement climatique à la COP30 : progrès, écueils, défis et perspectives d’avenir

    Il y a quelques semaines, la COP30 s’est achevée à Belém avec l’accord de toutes les parties sur une « mobilisation mondiale » (ou mutirão) contre le changement climatique, prouvant que le multilatéralisme reste une voie viable pour permettre l’action, malgré de forts vents contraires géopolitiques et économiques. Cependant, Belém a donné des résultats décevants : aucune feuille de route pour la transition vers l’abandon des combustibles fossiles, malgré une forte pression de plus de 80 pays, pas de décisions concrètes sur la déforestation, ce qui est décevant pour une « COP amazonienne », et des résultats mitigés sur l’objectif mondial en matière d’adaptation, entre autres. 

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer