Smart Unconventional Monetary (SUMO) policies : giving impetus to green investment

14 juillet 2014 - Étude Climat

A l’heure actuelle, on sait que les seules dépenses publiques ne seront pas suffisantes pour atteindre un objectif de limitation du réchauffement climatique à 2 degrés d’ici 2050. Par conséquent, il y a une double nécessité : déplacer les investissements privés des secteurs intensifs en carbone vers des secteurs sobres en carbone et mobiliser de nouvelles sources de financement.
Cette étude examine trois familles de propositions de mécanismes de financement adossés à des politiques monétaires non conventionnelles ciblant les investissements verts. Ces politiques monétaires non-conventionnelles vertes sont : (i) l’utilisation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) émis par le Fonds Monétaire International (FMI), (ii) l’assouplissement quantitatif vert et (iii) la délivrance de certificats carbone.

Les partisans de ces mécanismes affirment qu’ils ont un fort potentiel pour fournir des montants de financements importants, à faible coût, pour des projets environnementaux et réduire les risques liés aux investissements verts pour les investisseurs privés. En outre, ils pourraient avoir d’autres co-bénéfices macro-économiques dans des circonstances spécifiques. Par exemple, mis en œuvre conjointement avec des mécanismes « de demande » appropriés, un mécanisme de politique monétaire non conventionnelle, même de court terme, pourrait relancer les investissements, les prêts bancaires et la croissance en Europe et ouvrir la voie à un cadre structuré de politiques vertes de plus long terme.

Néanmoins, cette analyse a identifiés un certain nombre de défis que ces mécanismes devront relever avant d’être mis en oeuvre. Le premier défi consiste à convaincre les décideurs que ces mécanismes, même s’ils ont recours à des politiques monétaires non conventionnelles, ne créeront pas d’inflation. Le deuxième défi concerne la difficulté de parvenir à des accords multilatéraux à court terme, en raison de barrières géopolitiques et institutionnelles. Le troisième défi est la nécessité d’impliquer le secteur privé.

En outre, cette analyse suggère qu’assurer l’intégrité environnementale de ces mécanismes, à la fois ex ante – lors de la sélection des projets éligibles – et ex-post, est un sujet central pour améliorer leur contribution à l’augmentation des investissements sobres en carbone. Cela peut être fait par la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi, notification et vérification (MRV). A ce sujet, des enseignements peuvent être tirées du Mécanisme de développement propre ainsi que d’autres systèmes existants (certificats d’économie d’énergie, etc.)

Si ces propositions sont crédibles, d’autres travaux devront être menés pour évaluer le volume potentiel de ces mécanismes– tant sur le plan financier qu’environnemental (réduction d’émissions de GES) – ainsi que sur leurs conséquences écologiques et économiques et leur capacité d’adaptation aux économie des pays émergents et en développement.

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Voir les annexes
  • SUMO Policies – Annexe I : Special Drawing Rights Télécharger
  • SUMO policies – Annexe II : Green Quantitative Easing Télécharger
  • SUMO Policies – Annexe III : Carbon Certificates Télécharger
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    Avec le récent rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz, la question du financement de la transition climatique fait les gros titres en France. Il suscite énormément de réactions et vous trouverez dans cette newsletter plusieurs analyses d’I4CE, dont une qui explore l’idée de financer la transition avec des économies budgétaires et met en lumière les défis, jamais faciles, que cela implique de relever

  • 01/06/2023 Billet d'analyse
    Climat : où sont les économies budgétaires ?

    Comment le gouvernement entend-il financer la hausse de ses dépenses publiques pour le climat ? Suite aux réactions du gouvernement au rapport Pisani-Ferry qui proposait d’utiliser toutes les options dont l’endettement et la hausse des prélèvements obligatoires, faisons une hypothèse : et si le gouvernement misait uniquement sur les options d’économies budgétaires ? Damien Demailly d’I4CE fait une revue des options à disposition du gouvernement pour financer ainsi la transition. Évidemment, toutes sont difficiles à mettre en œuvre et certaines peuvent s’avérer contre-productives. Elles méritent néanmoins d’être explicités et débattues. L’ensemble des options pour financer la transition méritent de l’être.

  • 30/05/2023 Tribune
    Transition écologique : « La France devra y consacrer chaque année 22 milliards d’euros de plus qu’en 2021 »

    Combien faut-il investir pour le climat ? Des experts d’horizons variés ont cherché à répondre à cette question importante et en apparence assez simple. Ils sont d’accord pour dire que, public comme privé, il faut investir plus pour réduire les émissions de carbone. Mais ils divergent sur l’ampleur du montant, qui va de 20 à 100 milliards d’euros par an. Faut-il s’inquiéter de cette divergence ? La question est importante car elle alimente deux débats. Le premier concerne l’ampleur de la dépense publique. L’Etat et les collectivités locales devront investir dans les bâtiments et les infrastructures publiques, mais aussi aider les ménages et les entreprises à financer leurs propres investissements. Le second débat est macroéconomique : s’il faut investir davantage, cela implique de produire plus et d’épargner plus tout en consommant moins, ou encore de recourir à des capitaux étrangers – ce qui va affecter la croissance, l’emploi et le niveau des prix.

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