L’atténuation du changement climatique par les produits bois au sein des politiques françaises : priorité au bois énergie

15 septembre 2014 - Étude Climat

Au-delà des forêts qui jouent un rôle important dans la lutte contre le changement climatique, via la séquestration de carbone dans leur biomasse, les produits bois participent également à l’atténuation via trois leviers :
La substitution matériau : la fabrication de produits bois étant généralement sobre en énergie, leur utilisation évite les émissions de gaz à effet de serre plus importantes lors de la fabrication de matériaux concurrents ;
La substitution énergétique : la combustion du bois produit de l’énergie qui peut remplacer les énergies fossiles plus émettrices ;
La séquestration du carbone dans les produits bois : les produits bois stockent le carbone jusqu’à leur décomposition.

Cette Étude Climat recense les politiques françaises qui ont un impact sur l’atténuation du changement climatique au travers de ces trois leviers d’atténuation. Elles sont nettement dominées par les soutiens à la filière « bois-énergie », à l’instar des politiques de l’Union Européenne en la matière. Ces incitations se composent notamment d‘instruments fiscaux et financiers tels que :
le fonds chaleur, qui subventionne la production de chaleur renouvelable notamment à partir de bois ;
l’éco-prêt à taux zéro et le crédit d’impôt développement durable (CIDD) qui subventionnent en partie le chauffage au bois ;
et la réduction du taux de TVA sur la vente de chaleur renouvelable.

L’utilisation du bois en tant que matériau est moins favorisée financièrement : les quelques dispositifs qui la soutiennent sont rarement contraignants et mobilisent peu de moyens.

Les mesures futures prévues dans le cadre du plan national d’action pour la filière forêt-bois, le projet de loi d’avenir pour l’agriculture et la forêt et le Plan Industries du bois dans le cadre des 34 plans de la nouvelle France industrielle pourraient légèrement rééquilibrer ce bilan.

L’atténuation du changement climatique par les produits bois au sein des politiques françaises : priorité au bois énergie Télécharger
Pour aller plus loin
  • 15/03/2024
    Cadre de certification européen : le diable se cache dans les détails

    Quelques jours après l’aboutissement des négociations sur le Cadre de certification de l’Union européenne relatif aux absorptions de carbone (CRCF), I4CE a contribué à l’organisation du European Carbon Farming Summit à Valencia, dans le cadre du projet CREDIBLE. La forte participation des parties prenantes à ce sommet témoigne des attentes pour mieux valoriser les pratiques agricoles et forestières bas carbone grâce à ce nouvel outil. On retient du sommet de grands espoirs sur l’amélioration et l’harmonisation de la mesure du carbone pour certifier les projets, grâce à la télédétection notamment, dans un secteur où les incertitudes sont importantes.

  • 27/10/2023
    Industrie du bois : que font nos voisins européens ?

    La France prend conscience, année après année, de la dégradation drastique du puits de carbone de ses forêts. La mortalité des arbres augmente fortement avec les sécheresses et les crises sanitaires. Or, nous avons besoin de ce puits de carbone pour atteindre nos objectifs climatiques. Nous devons le préserver en améliorant la résilience de nos forêts mais aussi, on y pense moins, en faisant le meilleur usage possible du bois récolté dans nos forêts. La stratégie climatique française compte d’ailleurs beaucoup sur la maximisation du puits dans les produits bois, c’est à dire sur une plus grande utilisation du bois récolté pour fabriquer des produits à longue durée de vie, dans la construction notamment. Certains produits stockent du carbone dans la durée et ne sont pas uniquement ceux que l’on imagine au premier abord comme nous l’avions montré dans une précédente étude. 

  • 26/10/2023
    Développer les usages du bois à longue durée de vie : regard sur les filières allemande, roumaine et suédoise

    L’atteinte de la neutralité carbone passera par une réorientation des bois de faible diamètre et qualité vers les usages longs. Pour atteindre la neutralité carbone, la France compte sur son puits de carbone pour absorber les 80 MtCO2éq d’émissions qui resteront en 2050. Un puits de carbone plus faible obligerait à réduire encore davantage les émissions des autres secteurs (transports, agriculture, industrie…) pour lesquels la France table sur une déjà drastique division par six. Entretenir et accroître notre puits doit donc être une préoccupation majeure de la politique climatique nationale.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer