Valorisation de la filière forêt-bois en France

10 avril 2010 - Étude Climat

Cette étude examine les possibilités de valoriser sur des marchés du carbone quatre types d’actions contre le changement climatique dans la filière forêt-bois française :

  • Augmenter le stock de carbone en forêt Augmenter le stock de carbone dans les produits du bois
  • Substituer du bois aux combustibles fossiles (bois-énergie)
  • Substituer du bois à des matériaux énergivores (bois-matériau)

Les actions de type « augmentation du stock » sont principalement valorisables sur les marchés volontaires du carbone. Des développements sont néanmoins nécessaires pour mettre en oeuvre cette valorisation. Les actions de type « substitution » sont uniquement valorisables sur le marché réglementé du carbone. Elles sont actuellement valorisées au niveau de l’utilisateur (construction
immobilière, production d’électricité, production de chaleur, etc.), mais la filière forêt-bois peut tirer partie de ce système, par exemple à travers des contrats d’approvisionnements.

Cette étude a identifié trois catégories de projets qui peuvent être mis en oeuvre pour actionner ces leviers dans la filière forêt-bois :

  • Reboisement / Déboisement évité
  • Gestion forestière améliorée
  • Utilisation des produits optimisée (en termes du stockage de carbone)

A travers sept exemples de projets hypothétiques, l’étude identifie des gisements de séquestration de carbone importants en France (plusieurs millions de tonnes de CO2), notamment par le boisement, la conversion de taillis en futaie, ou l’affectation de la récolte du bois en termes d’usage.

La certification d’un projet carbone coûte cher, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Elle n’est intéressante qu’à partir d’une taille minimale qui permet au porteur de projet de rentrer dans ses frais. Pour un boisement en France métropolitaine par exemple, d’après nos estimations, l’ordre de grandeur de cette taille critique est de 100 ha.

Sur le marché volontaire du carbone, plusieurs labels coexistent. Leur pertinence est analysée pour les sept exemples de projets hypothétiques identifiés, ainsi que les conditions de valorisation des crédits forestiers français dans les marchés du carbone. Deux conditions doivent en particulier être réunies afin de pouvoir accéder aux marchés du carbone : la validation de méthodologies auprès des labels existants, et une organisation adéquate entre les acteurs de la filière.

 

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