Conditions pour une Aide publique au développement efficiente vis-à-vis du climat : cas de l’APD bilatérale des États européens
Contexte
Le NCQG (New Collective Quantified Goal, ou nouvel objectif commun chiffré) impose aux pays développés d’accélérer leur financement climat, pour atteindre l’objectif de US$ 300 milliards par an d’ici 2035. Le périmètre est similaire à celui de l’objectif précédent (US$ 100 milliards par an, convenu à Copenhague en 2009), impliquant donc une augmentation significative des dépenses climat. La feuille de route Baku to Belém qui sera dévoilée à la COP30, proposera des scénarios pour mobiliser jusqu’à US$ 1 300 milliards de dollars, toutes sources confondues. Le financement concessionnel aura certainement un rôle à jouer.
Jusque-là négligée en faveur du débat autour d’une cible ambitieuse en volume, la question de l’allocation revêt une grande importance face aux réductions des budgets d’aide au développement, mettant en péril la part concessionnelle du financement du climat et du développement. L’Aide publique au développement (APD) mondiale (tous objectifs confondus) a baissé depuis son pic de US$ 223 milliards en 2023 à US$ 212 milliards en2024, et l’OCDE prévoit une nouvelle baisse (jusqu’à 17 %) en 2025.
La réduction des budgets entraînera probablement une redéfinition des priorités de l’APD. Il est impératif que le climat reste à l’ordre du jour, tout en reconnaissant les liens étroits avec la finance du développement en général. Cette réorientation devrait s’appuyer sur des données probantes permettant de cerner les conditions pour que la finance concessionnelle ait un fort impact.
Les leviers de mobilisation des financements diffèrent au sein de groupe des économies émergentes et en développement (EMDEs).Les pays les moins avancés (PMA) reçoivent 82 % de finance climat sous une forme concessionnelle (dont près de 50% en subventions) (CPI, 2024). Le contexte géopolitique actuel devrait pousser les bailleurs à orienter les financements concessionnels vers les pays les plus vulnérables et à concevoir les programmes d’aide au développement les plus efficaces. Ce projet étudie le débat autour de la qualité de la finance climat, et sa mise en œuvre dans les stratégies des bailleurs de fonds.
En amont des stratégies d’allocation des bailleurs de fonds, des estimations plus précises des besoins en matière de finance climat peuvent également contribuer à une allocation plus efficace. Les objectifs tel que le NCQG sont négociés sur la base d’estimations globales des besoins de financement climatique, pas toujours adaptées pour guider la mise en œuvre. Les évaluations des besoins ne doivent plus viser à produire des chiffres sur les investissement totaux mais des stratégies de financement réalisables, pour éclairer de manière significative les discussions politiques et les efforts de mobilisation financière.
Objectifs
Dans un contexte de réduction de l’APD en Europe, l’objectif du projet est d’identifier sous quelles conditions l’APD bilatérale des États membres de l’UE peut avoir des effets positifs sur le climat et continuer à soutenir les objectifs de développement.
Les objectifs précis sont les suivants :
- Faire le panorama de la finance du développement liée au climat, en mettant l’accent sur l’allocation (instruments, pays bénéficiaires, secteur) par les États membres et les institutions de l’UE
- Identifier les situations dans lesquelles l’APD est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques et de développement, sur la base d’études de cas
- Contribuer au dialogue entre les agences d’aide bilatérale des États membres de l’UE sur leurs approches en matière d’allocation de l’APD pour le climat, en vue de fournir des orientations et des principes pour optimiser les stratégies d’allocation.
- Fournir des outils pour affiner l’évaluation des besoins en matière de financement climatique. Il s’agit notamment de développer une méthode pilote sur l’adaptation urbaine permettant d’examinant les structures de financement, et de quantifier l’impact du coût élevé du capital et de la faible concessionnalité sur la viabilité des projets.
Partenaire
Fondation européenne pour le climat
Période
Juin 2025 – mars 2026



