La certification carbone européenne doit être exigeante… et attractive
Comment différentier les projets qui permettent vraiment de stocker du carbone, des projets qui prétendent seulement le faire ? Question compliquée quand on s’intéresse à des projets dans l’agriculture et la forêt, pour lesquels la quantification du carbone stocké est complexe et se heurte au risque de non-permanence, et pour lesquels il faut aussi prendre en compte les autres défis environnementaux à commencer par la préservation de la biodiversité. Une question compliquée donc, mais une question qui nécessite une réponse ! Des acteurs privés et des pouvoirs publics veulent s’assurer que les projets agricoles et forestiers qu’ils financent au nom du climat ont un réel bénéfice environnemental.
Les systèmes de certification carbone se sont multipliés ces dernières années pour répondre à cette question. Problème : ils ont des niveaux d’exigence pour le moins hétérogènes. C’est pourquoi la Commission européenne vient de proposer un nouveau règlement pour créer un « cadre » de certification carbone commun au niveau européen. Et ainsi faire le tri entre le bon grain et l’ivraie, et apporter de la clarté aux financeurs, aux agriculteurs et aux forestiers.
Cette proposition de la Commission est donc une excellente nouvelle mais, comme le montre l’analyse que nous en avons faîte que vous découvrirez dans cette newsletter, le mieux peut parfois être l’ennemi du bien. L’impossibilité de valoriser les réductions d’émissions agricoles en plus du stockage de carbone, ou une gestion trop complexe du risque de non-permanence risquent de rebuter les acteurs de terrain. Si la future certification carbone européenne n’est pas suffisamment attractive, elle ratera son objectif. La balle est désormais dans le camp du Conseil et du Parlement européen.