Les aides de crise agricoles ne cessent d’augmenter et ce n’est satisfaisant pour personne
I4CE s’est livré à un exercice inédit : estimer les soutiens publics au secteur agricole liées aux crises ces dix dernières années. Les dépenses publiques de prévention, surveillance et indemnisation totales ainsi agrégées donnent le vertige : plus de 2 milliards d’euros rien qu’en 2022 – pour indemniser les pertes occasionnées par plusieurs aléas sanitaires, climatiques et géopolitiques concomitants.
Gérer des crises conjoncturelles tout en contribuant structurellement à prévenir la prochaine crise a toujours été le défi des décideurs publics en charge des politiques agricoles. Si certaines aides de crise sont désespérément nécessaires, elles ne sont satisfaisantes ni pour les agriculteurs, ni pour la puissance publique. Aussi, il est nécessaire de s’interroger sur la manière de réduire le coût des crises et les dépenses publiques qui en découlent.
Les risques sanitaires et climatiques étant amenés à s’intensifier à l’avenir, le pays doit se préparer à réduire les vulnérabilités du secteur agricole. Dans un contexte dans lequel l’incertitude sera la norme, un incontournable chantier attend les pouvoirs publics : accompagner les exploitations et les filières vers des modèles à l’épreuve des crises. Ceci en investissant davantage dans la transition écologique pour préparer un avenir qui garantisse la souveraineté alimentaire de notre pays.