Implications économiques des trajectoires d’adaptation
Comme le note l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable dans le rapport de sa Mission de parangonnage sur les politiques d’adaptation au changement climatique (2023), la mobilisation de moyens pour l’adaptation « ne s’appuie pas encore sur des évaluations exhaustives du coût de l’adaptation ». Reprenant les éléments déjà avancés par Ronan Dantec et Jean-Yves Roux dans le rapport de la délégation à la prospective du Sénat (2019), les auteurs expliquent que « cela tient d’une part au grand nombre d’acteurs concernés et au caractère assez diffus des coûts et d’autre part, au fait qu’il est souvent difficile de distinguer les coûts d’adaptation dans le chiffrage des politiques existantes d’amélioration de la résilience, qui poursuivent différents objectifs ».
Différents travaux menés depuis plusieurs années constituent néanmoins une base de travail solide sur laquelle construire de premières évaluations des besoins :
- des estimations des coûts de la non-adaptation ou en d’autres termes des coûts des dommages que génèrerait le changement climatique si rien n’était fait pour s’y préparer ;
- des premiers éléments de chiffrage des besoins de moyens à engager pour l’adaptation notamment issus du projet Quanti-Adapt.
Une telle évaluation apparaît de plus en plus nécessaire dans le cadre de la montée en puissance de l’adaptation dans les politiques publiques et notamment de la préparation du 3e Plan National d’Adaptation (PNACC3) attendu pour fin 2023.
Les premières briques de ce plan ont été posées avec l’ouverture au printemps dernier, par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires d’une consultation publique portant sur la mise en place d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique de la France (TRACC).
Objectifs :
Dans ce contexte, l’objectif de ce projet est d’apporter au débat public, des éléments de compréhension des implications économiques de différents scénarios d’adaptation correspondant aux niveaux de réchauffement envisagés dans cette trajectoire.
Il visera notamment à clarifier l’état des connaissances sur les besoins en termes de finances publiques pour l’adaptation pour trois secteurs prioritaires : le bâtiment, les infrastructures de transport et l’agriculture.
Il s’agira pour chacun de ces secteurs :
- de cadrer la bonne manière de réfléchir aux conséquences économiques de différentes trajectoire de réchauffement ;
- de consolider les éléments quantitatifs et qualitatifs disponibles ou formulables sur ces conséquences économiques selon différents niveaux de réchauffement ;
- d’animer une discussion sur ces éléments avec des parties prenantes clés.
Il ne pourra pas exister un unique coût de l’adaptation par scénario de réchauffement : en effet, les coûts de l’adaptation dépendent à la fois du niveau d’impact auquel se préparer et du niveau et du type de préparation que l’on privilégie ; situer le curseur entre coûts des impacts (i.e. de l’inaction) et coûts de l’adaptation (i.e. de l’anticipation) renvoie donc à des choix collectifs qui restent pour la plupart à faire. Les résultats de cette étude ont donc vocation à ouvrir ou à nourrir des discussions sur les options envisageables plutôt qu’à les trancher.
Partenaires techniques :
Pour mener à bien ce projet I4CE s’associe à l’Observatoire de l’immobilier durable (OID, sur le volet bâtiments), à FINRES (sur le volet agricole) à SETEC et à Callendar (sur le volet transports). L’expertise d’une diversité de partenaires sectoriels sera aussi mobilisée tout au long des travaux sous différentes formes (comités d’experts, contributions ciblées, etc.).
Partenaires financiers :
Projet conduit avec le soutien du Bureau de l’Adaptation au Changement Climatique du Ministère de la transition écologique (ex ONERC), de l’ADEME et du CGDD