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The Lima Paris Action Agenda: Private Finance Focus

16 novembre 2015 - Édito de la semaine

lpaa

Résumé

Le Bourget, zone bleue COP21
le 4 décembre
du 10h15 au 13h30

Pour en savoir plus sur le Lima Paris Action agenda: http://climateaction.unfccc.int/

L’action climatique des acteurs financiers, de la prise de conscience à l’action

Dans le cadre de l’Agenda d’Action Paris-Lima qui visait à mobiliser les acteurs non étatiques en faveur du climat, le Private Finance Focus s’est tenu le 4 décembre 2015, dans la zone « bleue » de négociation de la COP21. L’événement d’une demi-journée a été organisé par l’équipe du Secrétariat général des Nations Unies et la Caisse des Dépôts pour le compte de la présidence française de la COP21, avec l’appui d’I4CE, Institute for Climate Economics. Destiné à montrer l’engagement des acteurs financiers privés en faveur du climat et à lancer de nouvelles initiatives pour l’après COP21, il a rassemblé des orateurs des principaux secteurs de la finance : l’investissement, la banque et l’assurance.

Parmi les intervenants, Janos Pasztor, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour le climat, Michel Sapin, ministre français des Finances, Laurent Fabius, président de la COP21 et ministre français des Affaires étrangères, Felipe Calderon, ancien président du Mexique, ainsi que des représentants de haut niveau de l’industrie financière et d’initiatives innovantes ont discuté des moyens visant à déclencher des flux de financement privés pour accélérer la transition vers une économie bas-carbone. 300 personnes ont assisté à l’événement, parmi les délégués nationaux et les observateurs de la négociation.

Premier enseignement du Private Finance Focus : en seulement un an, l’engagement des acteurs financiers en faveur du climat a dépassé de loin le niveau attendu

Mus par une prise de conscience croissante des risques liés au carbone, de plus en plus d’investisseurs mesurent l’empreinte carbone de leurs portefeuilles ; parmi eux, certains ont déjà franchi une deuxième étape en prenant des mesures pour réduire cette empreinte. Les grandes coalitions d’investisseurs lancées en 2014, tels que le Montréal Carbone Pledge et la Portfolio Decarbonization Coalition (PDC), ont largement dépassé leurs objectifs. De grands investisseurs ont présenté leurs décisions de désinvestir des secteurs les plus émetteurs de carbone comme un outil complémentaire pour traiter les actifs déjà condamnés dans un avenir bas-carbone (stranded assets). Certains investisseurs ont d’ores et déjà décidé de consacrer une part croissante de leurs portefeuilles au financement de secteurs, entreprises et projets qui contribuent à la transition vers une économie bas-carbone, par l’acquisition « d’actifs verts ». La prochaine étape pour les investisseurs pourrait être l’objectif d’aligner leur politique climatique sur une trajectoire de réchauffement inférieur à 2°C.

Par leurs choix de financement – tant dans une perspective de risque que d’opportunité – les banques peuvent aussi avoir un impact puissant sur l’économie réelle. Le Private Finance Focus a souligné que des établissements de plus en plus nombreux cherchent à se mettre en cohérence avec les objectifs climatiques pour organiser un passage ordonné d’une économie fondée sur les énergies fossiles à une économie moins émettrice de carbone. Dans ce but, certaines banques se dotent de lignes directrices de financement sectorielles. Certaines ont annoncé publiquement leur décision de cesser de financer des secteurs très émetteurs, notamment le charbon. D’autres se sont engagées à émettre ou arranger des émissions d’obligations vertes qui financent des projets « bas-carbone », notamment d’énergie renouvelable ou d’efficacité énergétique. L’événement a également souligné que le secteur bancaire continue d’avoir besoin de recherche et de partage des connaissances pour choisir les modes actions les plus efficaces en faveur du climat.

Selon les récents rapports de la Banque d’Angleterre et du Conseil de stabilité financière (FSB), le secteur de l’assurance est affecté par les risques climatiques de trois façons : les risques physiques, les risques de transition, et les risques de mise en cause juridique de leur responsabilité. L’enjeu principal est de couvrir les risques physiques croissants, notamment les catastrophes naturelles et d’étendre la couverture de ces risques dans les pays les plus pauvres, et par là de traiter également la question de l’adaptation au changement climatique. A ce jour, des produits et techniques innovants ont été créés, dont certains mixent les financements publics aux techniques et moyens de l’assurance privée. Ces techniques ont été reconnues dans l’Accord de Paris adopté le 12 novembre pour leur contribution à la question des pertes de dommages.

Mais ces engagements volontaires prometteurs risquent d’être à eux seuls insuffisants pour accomplir la transition bas-carbone sur le long terme. Pour atteindre le niveau de financement requis par l’objectif de 2 degrés, le secteur financier privé doit encore surmonter des barrières, approfondir ses efforts de recherche et s’aligner sur les politiques publiques en faveur du climat issues de la COP21.

Pour faciliter le partage des connaissances, tout autant que pour généraliser la dimension climatique de toutes leurs approches, politiques et opérations, un groupe de 26 établissements financiers, publics et privés, ont lancé une nouvelle initiative : « les Cinq principes de généralisation de l’action en faveur du climat au sein des établissements financier » en invitant d’autres acteurs financiers à les rejoindre.

Prochaines étapes pour mobiliser la finance privée en faveur du climat :
– s’aligner sur les politiques publiques pour mettre en œuvre les contributions nationales
– créer des outils innovants pour déclencher des flux de capitaux adaptés aux enjeux sectoriels

Le Private finance Focus a montré comment les acteurs financiers peuvent s’accorder sur les trajectoires nationales de transition vers une économie bas-carbone, en s’appuyant sur les exemples chinois, brésilien et français. Il a ouvert de nouvelles perspectives de coopération entre pouvoirs publics et acteurs privés pour mettre en œuvre le volet financiers des contributions nationales (NDC), lié en particulier aux besoins de financement et d’investissements dans les infrastructures. Dans ce but, l’Association des investisseurs de long terme en infrastructures (Long Term Infrastructure Investors association – LTIIA-), a lancé un programme d’accompagnement de six pays, dont le Sénégal.

Des partenariats public-privé de formes variées, visant à relever les défis de différents secteurs à l’échelle internationale et régionale ont été lancés :

  • Le Land Degradation Neutrality Fund (LDN Fund), Fonds pour neutraliser la dégradation des terres, est un véhicule d’investissement innovant qui sera créé en 2016. Il vise à financer la réhabilitation et la gestion durable de 12 millions d’hectares de terre par an et à séquestrer ainsi des volumes très conséquents de carbone dans les sols. Il devrait offrir des possibilités d’investissement répondant aux attentes de nombreux investisseurs en termes de couple rendement/risque.
  • La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a présenté un programme innovant, bénéficiant de l’appui du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) pour accroître les financements à l’efficacité énergétique des banques commerciales des pays émergents et en développement du monde entier.
  • La banque interaméricaine de développement (BID) a présenté son nouveau programme, soutenu par la Fonds vert pour le climat, de garantie d’obligations vertes issues de la titrisation de crédits à l’efficacité énergétique dans les pays latino-américains et des Caraïbes.
  • L’IRENA (International Renewable Energy Agency), Agence internationale des énergies renouvelables, a lancé la Sustainable Energy Marketplace, une plateforme internet qui permet d’identifier des projets prometteurs d’énergies renouvelables et de les rapprocher des apporteurs de financements publics et privés pour accroitre les investissements sur les marches émergents. A cette occasion, trois portails ont été lancés sur la plateforme, dédiés à l’Afrique, l’Amérique latine et aux Caraïbes.
  • TCX Investment Management Company B.V a lancé le Long term foreign exchange risk management Instrument (TCX), instrument de couverture du risque de change pour les projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique dans l’Afrique subsaharienne. Ce projet, qui bénéficie d’un soutien de la KfW, a été incubé par le Global Innovation Lab for climate finance.

Les principales annonces dans le communiqué de presse sur le site de la CCNUCC : http://newsroom.unfccc.int/lpaa/private-finance/press-release-lpaa-focus-private-finance-cop21/

Pour aller plus loin
  • 11/12/2024
    Consultation PNACC – Cahier d’acteur I4CE

    Après deux années de travaux préparatoires, le projet du troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3) a été présenté en octobre 2024. Afin d’enrichir ce Plan, une large consultation publique a été lancée, invitant les acteurs institutionnels à soumettre un « cahier d’acteur ». I4CE a souhaité déposer un cahier qui reflète l’avis de l’institut sur les avancées apportées par le Plan et les faiblesses identifiées. Il s’appuie sur la participation d’I4CE aux différents groupes de travail constitués pour préparer le PNACC3, sur les études menées par I4CE et sur les expertises sectorielles internes.

  • 11/12/2024 Billet d'analyse
    Le point dur du PNACC3 : la question des moyens

    Le troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3), fruit de deux ans de travaux préparatoires, est enfin en consultation. Ce document propose une vision relativement complète des défis que pose l’adaptation, de l’état des actions en cours et des pistes d’actions complémentaires. Il ancre notamment une idée centrale : celle de faire de la TRACC la référence commune pour toutes les démarches d’adaptation au changement climatique : elle doit permettre d’instaurer un « réflexe adaptation » dans toutes les politiques et tous les investissements sensibles au changement climatique (cf. le cahier d’acteur I4CE pour notre analyse de cette dynamique). En revanche, ce projet de PNACC reste relativement succinct sur le volet économique : il ne contient ni vision d’ensemble des moyens actuellement engagés pour l’adaptation ni de vrai budget associé aux mesures. Pourtant nos travaux récents montrent que si les montants de l’adaptation dépendront avant tout des choix collectifs qui restent à faire, des moyens sont d’ores et déjà nécessaires pour (1) accompagner les différents acteurs (administrations, collectivités, entreprises, ménages) dans leurs démarches et (2) prendre en charge les premiers besoins déjà exprimés notamment en matière de prévention des risques. Deux points sur lesquels le PNACC ne répond que très partiellement et sur lesquels nous revenons dans ce billet.

  • 11/12/2024 Billet d'analyse
    Projet loi de finances 2025 forêt et bois : le climat comme boussole pour prioriser sous contrainte budgétaire

    Depuis plusieurs semaines, tous les financements publics sont passés à la loupe et discutés dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025. C’est notamment le cas des financements pour la forêt au titre de la planification écologique, déployés au sein du Programme 149, malheureusement amenés à baisser de près de 50 %. Si […]

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Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
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