Comment mobiliser la réglementation financière pour la transition bas-carbone ?

14 septembre 2021 - Tribune - Par : Julie EVAIN / Michel CARDONA

Cet article, réalisé en partenariat avec Partageons l’Éco, présente pourquoi et comment la réglementation financière peut constituer un instrument pertinent pour participer à l’effort de financement nécessaire à la lutte contre le changement climatique. Il reprend les principales conclusions de l’étude de Julie Evain et Michel Cardona d’I4CE.

 

L’idée de lutter contre le changement climatique pour l’atténuer et limiter ses impacts sur l’économie, l’environnement et l’espèce humaine en général fait aujourd’hui consensus. Selon le Groupe International d’Expertise sur le Climat (GIEC), ce réchauffement global est fondamentalement lié aux activités humaines génératrices d’émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, pour se conformer en France à la Stratégie Nationale Bas Carbone, il convient de transformer les modes de production, de consommation et de mener à bien la transition bas carbone. Les investissements massifs requis à cet effet concernent tous les agents économiques et ne pourront être initiés qu’au moyen d’une véritable mobilisation à la fois des budgets publics et des investissements privés. Face à ce constat, de nombreuses études ont proposé de “mettre la finance au service du climat”, notamment via une réallocation de l’épargne.

 

Pourtant, malgré l’urgence et les engagements pris lors des différents accords pour le climat (comme l’Accord de Paris en 2015), la finance se “verdit” à un rythme insuffisant, ce qui suggère qu’elle devrait être accompagnée par le régulateur. Parmi les nombreux instruments mobilisables pour modifier les incitations, la réglementation financière pourrait être modifiée pour développer les investissements verts et financer la conversion des activités brunes en activités bas-carbone. C’est l’objet d’une étude de J. Evain et M. Cardona pour l’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE), un think tank partenaire de la Caisse des Dépôts et de l’Agence Française du Développement, sur laquelle notre analyse sera majoritairement basée.

 

Nous nous concentrerons sur deux enjeux majeurs inhérents à la question du verdissement de la finance en suivant la trajectoire des capitaux, des agents à capacité de financement aux agents à besoin de financement. D’abord, il sera question de mobiliser la réglementation pour permettre aux particuliers d’orienter leur épargne vers des investissements verts. Ensuite, nous verrons que la réglementation peut favoriser le financement des entreprises souhaitant modifier leur processus productif.

 

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Contacts I4CE
Julie EVAIN
Julie EVAIN
Chercheuse – Règlementation financière, Plans de transition prudentiels Email
Michel CARDONA
Michel CARDONA
Senior associate Expert – Financial Sector, Risks and Climate Change Email
Pour aller plus loin
  • 25/04/2024
    Recommandations d’I4CE à l’Autorité bancaire européenne sur les plans de transition prudentiels

    L’Autorité bancaire européenne (EBA) clarifie la manière dont les banques doivent élaborer et mettre en œuvre leur « plan de transition », comme l’exige la réglementation prudentielle de l’Union Européenne (UE). Le plan de transition est la feuille de route stratégique de la banque, pour préparer une transition vers une économie durable telle que définie par les juridictions dans lesquelles elle opère, y compris une économie européenne neutre sur le plan climatique. Il a été introduit dans plusieurs cadres réglementaires de l’UE, notamment en tant qu’obligation de reporting découlant de la directive européenne CSRD. Le cadre prudentiel et l’EBA se concentrent sur un aspect spécifique : la manière dont les banques prévoient de gérer leurs risques financiers liés à la transition. L’encadrement de ces plans par l’EBA sera essentiel pour déterminer si les banques gèrent leurs risques financiers de manière cohérente avec le besoin plus large de financer la transition vers une économie bas carbone.

  • 11/04/2024
    Recommandations d’I4CE au Comité de Bâle sur la divulgation des risques liés au climat

    Après une première étape en 2022, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire s’oriente enfin vers une réglementation des risques liés au climat. Fondé en 1974, ce forum réunit les superviseurs financiers des pays du G20 et établit des normes communes pour la stabilité financière. Il y a deux ans, le comité a publié un document consultatif sur les principes de gestion et de surveillance des risques climatiques. Il prend maintenant des mesures supplémentaires en s’orientant vers la réglementation.
    Ce document de consultation publique, publié en novembre 2023, vise à intégrer les risques financiers liés au climat dans le cadre de la divulgation d’informations (pilier 3). Dans le cadre de cette consultation, les experts finance d’I4CE ont adressé leurs recommandations au Comité en mars 2024.

  • 22/03/2024
    5 ans de politique climatique européenne : Quel bilan ? Quelles perspectives ?

    Les élections européennes approchent, et avec elles la crainte d’un retour en arrière sur les politiques climatiques. Quelle que soit l’issue de ces élections, à I4CE nous continuerons à produire de l’expertise pour faire avancer les politiques climatiques en Europe. C’est ce que nous avons fait ce lundi, lors d’une conférence organisée avec l’Institut Jacques Delors et Strategic Perspectives. Autour de trois tables rondes disponibles en replay, nous avons cherché à tirer le bilan du Pacte vert et à tracer des perspectives pour la suite, avec trois questions phares : Comment faire émerger un nouveau mode de gouvernance ? Comment rendre la transition accessible à tous ? Quels besoins d’investissements et quel rôle pour le financement privé ?

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