Combler le déficit financier : tirer parti des institutions financières publiques nationales et infranationales pour mener des actions locales en faveur du climat et du développement
Les banques publiques nationales et les institutions financières publiques au niveau local, dont les banques et agences de développement et les fonds climatiques et fonds verts, jouent un rôle de plus en plus important dans le financement de l’action climatique et de la transition juste. Si les gouvernements nationaux établissent des cadres alignés sur les contributions déterminées au niveau national, la mise en œuvre se fait en grande partie au niveau local, qui manque actuellement de financements suffisants. Les institutions financières publiques au niveau local peuvent jouer le rôle d’intermédiaires financiers, car elles comprennent non seulement les besoins au niveau local et entretiennent des liens plus étroits avec les collectivités territoriales et les entreprises locales, mais elles ont également accès à des volumes de capitaux beaucoup plus importants provenant de sources plus diversifiées.
Rapport disponible uniquement en anglais
L’un des principaux défis du financement des projets climatiques est la taille des projets, car les grands investisseurs préfèrent les transactions plus importantes afin d’atténuer les risques et de maximiser les rendements. Une enquête du Global Impact Investing Network (GIIN) montre que les grands investisseurs privés et les investisseurs à impact sur le développement ont consacré davantage de capitaux à des transactions moins nombreuses mais plus importantes (GIIN, 2024). Ce compromis entre les économies d’échelle et les besoins au niveau local touche aussi les bailleurs de fonds tels que le Fonds vert pour le climat et les banques multilatérales de développement, qui tendent à développer une approche de financement par programme plutôt que par projet individuel.
Les intermédiaires financiers au niveau national et au niveau local peuvent améliorer la faisabilité financière des projets locaux afin de répondre aux exigences des financeurs en matière de volume et d’additionnalité. Ils peuvent également renforcer les capacités locales sur les questions financières et climatiques, l’impact sur le développement et les garanties, fournir une assistance technique en fonction des besoins, attribuer des financements concessionnels sur la base d’une approche plus holistique et plus résiliente au changement climatique, tester des solutions pouvant être répliquées et des mécanismes financiers innovants pour réduire les risques.
Il existe un large éventail d’exemples, des Cajas Municipales au Pérou aux banques et agences de développement dont le gouvernement du Brésil est actionnaire et gestionnaire, en passant par le nouveau fonds climatique de São Paulo, la Caisse de dépôt et placement du Québec ou encore la banque du Bade-Wurtemberg en Allemagne. S’appuyant sur la compréhension actuelle et l’analyse des pratiques existantes, cette note examine comment les intermédiaires financiers infranationaux peuvent continuer à orienter les investissements vers les objectifs climatiques et de développement et vers des projets qui sont moins facilement finançables. Par exemple, en tirant parti des garanties et en mettant en place des mécanismes de financement mixte et durable, ils élargissent ainsi l’accès au financement dans des domaines essentiels allant de l’innovation à la résilience et à l’adaptation au changement climatique.
