Industrie du bois : que font nos voisins européens ?
La France prend conscience, année après année, de la dégradation drastique du puits de carbone de ses forêts. La mortalité des arbres augmente fortement avec les sécheresses et les crises sanitaires. Or, nous avons besoin de ce puits de carbone pour atteindre nos objectifs climatiques. Nous devons le préserver en améliorant la résilience de nos forêts mais aussi, on y pense moins, en faisant le meilleur usage possible du bois récolté dans nos forêts. La stratégie climatique française compte d’ailleurs beaucoup sur la maximisation du puits dans les produits bois, c’est à dire sur une plus grande utilisation du bois récolté pour fabriquer des produits à longue durée de vie, dans la construction notamment. Certains produits stockent du carbone dans la durée et ne sont pas uniquement ceux que l’on imagine au premier abord comme nous l’avions montré dans une précédente étude.
Mais le développement de ces produits et de ces filières ne se fera pas tout seul. Comme pour la transition écologique dans son ensemble, les évolutions tendancielles du marché et l’innovation ne seront pas suffisantes pour impulser les changements assez rapidement. Nous avons besoin d’un pilotage, d’une planification, avec des politiques publiques et des financements associés. C’est pourquoi nous avons été regarder de plus près les filières de nos voisins européens, pour voir comment ils ont développé les usages « longs » du bois.
Dans cette nouvelle étude que nous publions, vous découvrirez notamment comment l’Allemagne a transitoirement subventionné la demande pour les isolants biosourcés pour permettre aux industriels d’investir et aux filières de se structurer. Vous découvrirez aussi qu’il est nécessaire de trouver un meilleur équilibre entre les incitations pour les différents usages du bois, un équilibre favorisant davantage l’usage matière par rapport à l’usage énergétique, mais également les usages « moins nobles » du bois dans la construction.