Les facteurs explicatifs de l’évolution des émissions de CO2 sur les deux phases de l’EU-ETS : une analyse économétrique

29 octobre 2013 - Hors série - Par : Olivier GLOAGUEN

Par Olivier GLOAGUEN et Emilie ALBEROLA

Il est régulièrement affirmé que le ralentissement économique débuté en 2008 explique largement la baisse des émissions de carbone observée en Europe depuis la mise en place du système européen d’échange de quotas de CO2(EU ETS). La Commission européenne l’établit d’ailleurs très clairement dans son premier rapport sur l’état de fonctionnement de l’EU ETS de novembre 2012. A l’aide d’une analyse économétrique par rapport à un scénario de référence proposé, il est montré qu’entre 2005 et 2011, quelques 1,1 GtCO2 de réductions auraient été évitées dans le périmètre des 11 000 installations couvertes par l’EU ETS : environ 500 Mt des réductions d’émissions de CO2 résulteraient du développement des énergies renouvelables et entre 100 et 200 Mt de l’amélioration de l’intensité énergétique de l’économie. Ces développements sont notamment influencés par les politiques du paquet énergie-climat de 2020 pour l’atteinte des objectifs de 20 % d’énergie renouvelable et de 20 % d’amélioration de l’efficacité énergétique. La crise économique a joué un rôle significatif mais pas prépondérant dans la baisse des émissions de CO2, rôle estimé à 300 Mt. Des effets de substitution par le prix entre le charbon et le gaz semblent avoir également affecté les émissions, pour environ 200 Mt L’étude ne permet pas de déceler un impact du prix du carbone. Il est cependant important de souligner que la crise économique et le déploiement des énergies renouvelables sont à l’origine de la baisse de ce prix du CO2, rendant justement son influence marginale pour des réductions d’émissions de CO2 dans les installations couvertes au sein de l’UE.

Les facteurs explicatifs de l’évolution des émissions de CO2 sur les deux phases de l’EU-ETS : une analyse économétrique Télécharger
Pour aller plus loin
  • 09/02/2024
    Money, money, money : Stratégies de financement de la transition climatique

    La France devrait publier en milieu d’année sa première stratégie pluriannuelle de financement annuel de la transition écologique. Que de chemin parcouru depuis la première Stratégie nationale bas-carbone en 2015 qui n’abordait que très peu les aspects de financement ! Et c’est une bonne nouvelle. À I4CE, nous pensons que de tels plans sont essentiels pour soutenir la transition climatique. Des objectifs de dépenses publiques crédibles et pluriannuels permettent d’embarquer le secteur privé et les financeurs de l’action publique (détenteurs de la dette, bailleurs internationaux, contribuables) dans la transition, et de réorienter les flux financiers comme l’exige l’Accord de Paris. Les plans de financement globaux évitent également les approches simplistes fondées exclusivement sur l’évaluation de projets au cas par cas sur la base d’approches coûts-bénéfices utiles mais limitées, qui peuvent in fine entraîner des coûts supplémentaires importants.

  • 23/11/2023
    Annexe – Les comptes mondiaux du carbone – données 2023
  • 22/11/2023 Billet d'analyse
    Prix du carbone : les vents contraires

    Après plusieurs années de forte hausse, l’édition 2023 des Comptes Mondiaux du carbone d’I4CE – qui dresse un panorama des taxes et marchés carbone à travers le monde – révèle une stabilisation des revenus générés par ces mécanismes de tarification du carbone. Mais cette stabilité est en trompe-l’œil. Le futur a rarement été aussi incertain pour les prix du carbone, pris entre des tendances contraires très fortes, et les années à venir pourraient marquer un tournant majeur, à la hausse ou à la baisse, pour le recours à ces instruments de politique climatique.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer