L’objectif de 2035 est essentiel pour soutenir la transition de l’industrie automobile française
Il y a deux ans, la France mettait un coup d’accélérateur en faveur de la voiture électrique. Le Président de la République et le gouvernement inauguraient plusieurs « gigafactories », ces grandes usines de production de batteries, dans les Hauts-de-France. Avec le soutien financier de l’État, les constructeurs automobiles français et les spécialistes de l’industrie des batteries s’associaient pour créer la « vallée des batteries ». Avec une ambition : produire en France 2 millions de véhicules électriques d’ici 2030.
Deux ans plus tard, le discours a changé. De plus en plus de voix s’élèvent pour revoir les règles européennes, qui fixent à 2035 la fin des ventes des véhicules thermiques, et pour réclamer des flexibilités autour des objectifs de 2030 et de 2035. En bref, pour pouvoir continuer à vendre des véhicules thermiques.
Dans nos derniers billets d’analyse, nous revenons sur la crise que traverse actuellement le secteur automobile. Une crise qui, à bien y regarder, s’explique moins par l’essor du véhicule électrique que par la stratégie inadaptée consistant à miser sur des véhicules thermiques toujours plus gros et toujours plus chers. Cette conclusion ne vaut pas que pour les constructeurs français : elle concerne l’ensemble du secteur automobile européen.
Parce qu’elle est pertinente pour le climat, pour le pouvoir d’achat, ou encore pour la souveraineté énergétique, la voiture électrique est l’avenir de l’automobile, y compris lorsqu’elle est produite en France. Réviser les objectifs retarderait la transformation de la filière, et pourrait aggraver la situation des constructeurs automobiles, enlisés dans une stratégie centrée sur le véhicule thermique. Une stratégie perdante, alors qu’en deux ans, le monde entier a pris le virage de la mobilité électrique.
