Les régulateurs de la finance doivent muscler leur jeu
Il y a un an était créée la Glasgow Finance Alliance for Net Zero. Les attentes étaient aussi grandes que les chiffres : une coalition rassemblant 500 acteurs financiers représentant 130 000 milliards de dollars. Enfin, les acteurs financiers privés se mobilisaient en masse pour le climat. Un an plus tard malheureusement, la coalition fait l’objet de nombreux doutes. D’un côté, elle est critiquée par les ONG et, de l’autre, certains acteurs américains envisagent de la quitter sous la pression des membres du parti républicain.
Ce sont de mauvaises nouvelles. Mais pas si mauvaise que cela en réalité. Comme l’explique Michel Cardona dans une note que vous trouverez dans cette newsletter, nous ne devrions pas trop attendre des engagements volontaires des acteurs privés. Parce qu’ils sont volontaires, certes, mais aussi et surtout parce que les acteurs engagés sont souvent des refinanceurs de l’économie et non des acteurs primaires, et que leur impact sur l’économie réelle est plus limité qu’on ne le pense. Pour permettre à la finance privée de jouer pleinement son rôle et d’avoir un impact transformateur, il faut que les pouvoirs publics et notamment les régulateurs de la finance musclent leur jeu.
À cet égard, le prochain vote du Parlement européen sur le paquet bancaire sera un test pour l’Union européenne. Il est probable que les régulateurs demandent aux banques d’adopter des « plans de transition ». Comme le souligne une nouvelle étude publiée aujourd’hui par I4CE, l’efficacité de cette décision pour le climat dépendra du contenu de ces plans et du type de supervision qui sera mis en œuvre par la suite. Comme toujours, le diable se cache dans les détails.