Tout le monde à la barre: Cap sur une stratégie industrielle verte
Il y a un an, Mario Draghi tirait la sonnette d’alarme : l’Europe dérivait dans des eaux incertaines. Compétitivité en berne, tensions commerciales à l’est comme à l’ouest, et une contestation croissante de la transition écologique rendaient la route difficile. Aujourd’hui, l’UE commence à retrouver le cap – guidée par la « Boussole de la compétitivité », avec la décarbonation comme étoile polaire du Pacte industriel vert.
Mais savoir vers où l’on veut aller ne suffit pas. L’Europe a besoin d’une véritable carte des mers pour tracer des routes sûres et éviter les écueils cachés – et pour que les 27 membres de l’équipage tirent tous dans le même sens. Jusqu’ici, ce n’était pas le cas : la politique industrielle verte manque de priorités claires et communes au niveau européen, tandis que les États membres ont souvent poursuivi des mesures nationales non coordonnées, affaiblissant l’action collective.
Pour y remédier, l’UE prépare une nouvelle initiative : l’Outil de coordination pour la compétitivité. Notre dernier rapport I4CE montre comment ce dispositif peut tracer un cap commun, identifier les secteurs industriels prioritaires, concentrer les efforts là où ils auront le plus d’impact et renforcer la coopération entre États membres – tout en gardant la transition écologique comme guide permanent.
Mais sans cap commun, le navire restera à la dérive : si une moitié vire à bâbord et l’autre à tribord, impossible d’avancer. L’Outil de coordination pour la compétitivité peut aider l’Europe à tenir le cap, en définissant des priorités industrielles communes et en renforçant la coordination, tout en tirant des leçons des exemples passées comme le Semestre européen ou l’Union de l’énergie.
Avec une direction plus claire, l’UE et ses États membres pourront concentrer leurs ressources publiques limitées sur les investissements qui soutiennent à la fois le climat et la compétitivité.
Avec des priorités claires, une action concertée et des investissements ciblés, l’Europe a une réelle chance de redresser la barre – et de reprendre sa route toutes voiles dehors.
