Adaptation : +4°C mais combien d’euros ? 

12 septembre 2025 - Édito de la semaine - Par : Guillaume DOLQUES

Canicules, feux de forêt, le contexte politique et social de cette rentrée ne doit pas faire oublier l’été que nous venons de passer. Les effets du changement climatique s’accélèrent et impactent plus souvent et plus durement les territoires. Aussi, les politiques d’adaptation doivent conserver toute leur place dans la feuille de route du nouvel exécutif. Un débat constructif est possible sur les voies et moyens d’avancer alors qu’aucune force politique n’en questionne les finalités : qui pourrait s’opposer à ce que les élèves puissent apprendre dans des écoles où il ne fait pas 35°C, à ce que nos centres-villes soient moins étouffants, ou à ce que les pompiers disposent des moyens nécessaires pour faire face aux feux et aux inondations ? 

 

Il n’y a pas de temps à perdre, les travaux que nous publions aujourd’hui montrent que, si les moyens publics pour l’adaptation ont connu une nette augmentation dans la période récente, l’année 2025 laisse entrevoir des premiers signaux d’alerte sans perspective d’amélioration à court terme. Pourtant, la dynamique est là : un comité interministériel sur l’adaptation était prévu à l’automne ; une matinée est consacrée à l’adaptation des entreprises en ce moment même au ministère de l’économie. Les dossiers sont sur la table. Il revient au nouveau gouvernement de s’en saisir au vol, dès sa prise de fonction.  

 

Dans l’immédiat, c’est la question du budget qui devrait occuper le nouvel exécutif. Pour nourrir ce débat, à l’aune du changement climatique, nous identifions un socle de besoins incontournables, pour accompagner les collectivités et acteurs privés, pour adapter les investissements programmés, pour améliorer notre capacité de réaction aux crises climatiques. Il faudra être attentif à ce que ces besoins soient intégrés, mais aussi plus largement à ce que l’ensemble des budgets qui, sans le dire, contribuent à nos capacités d’adaptation soient préservés : pouvoir compter sur des bâtiments rénovés, des infrastructures correctement entretenues ou un système de santé robuste sont les fondamentaux de notre résilience.  

 

Néanmoins, toutes les réponses en matière d’adaptation ne seront pas toujours consensuelles et méritent d’être discutées : on peut préférer investir pour maintenir coûte que coûte une activité sur un territoire ou à l’inverse vouloir la transformer avec toutes les implications que cela entraine.  Nous proposons, pour éclairer et structurer ce débat, d’apporter des éléments chiffrés fruit d’une veille continue réalisée depuis deux ans. Ce travail a vocation à constituer une référence dans la durée, offrant des repères stables pour guider les choix collectifs. À partir de ces éléments, il revient désormais à chaque formation politique de s’en saisir pour bâtir sa propre stratégie et défendre sa vision d’une France à +4°C. 

 

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