Les comptes mondiaux du carbone en 2019

12 mai 2019 - Point Climat

Les comptes mondiaux du carbone en 2019 d’I4CE présentent les principales tendances concernant la mise en oeuvre des politiques de tarification explicites du carbone dans le monde en 2019.

 

 

 

 

Les 5 tendances de 2019

  1. Au premier mai 2019, 25 taxes carbone et 26 marchés de quotas échangeable étaient en fonctionnement à travers le monde. Les juridictions couvertes par un ou plusieurs prix explicites du carbone représentent environ 60 % du PIB mondial.
  2.  La tarification du carbone progresse à l’échelle mondiale, malgré des revers locaux. Au Canada, les élections provinciales en Ontario et Alberta ont entraîné l’annulation des systèmes de tarification locaux ; en parallèle, la tarification fédérale est entrée en vigueur pour toutes les provinces n’ayant pas leur propre prix du carbone. En France, le mouvement des gilets jaunes a poussé le gouvernement à geler sa taxe carbone au niveau actuel de 51 USD par tonne, sans toutefois la révoquer. Les marchés de quotas chinois et mexicain devraient démarrer en 2020 leur opération effective.
  3. Les instruments de tarification du carbone ont généré 45 milliards de dollars US (40 milliards d’euros) en 2018, contre 32 milliards en 2017 et 22 milliards en 2016. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix du marché européen, passés de moins de 10 dollars avant 2018, à plus de 25 dernièrement.
  4. En 2018, 52 % des revenus du carbone provenaient des taxes, contre 48 % des marchés de quotas. Les revenus sont majoritairement intégrés au budget général, ou fléchés vers des projets environnementaux.
  5. Plus de 75 % des émissions régulées par une tarification du carbone sont couvertes par un prix inférieur à 10 dollars US (8 euros). Pour s’aligner sur une trajectoire 2°C compatible avec l’Accord de Paris tout en encourageant la croissance économique, la Commission de haut niveau sur les prix du carbone présidée par les économistes Stern et Stiglitz recommande des prix du carbone compris entre 40 et 80 dollars US par tonne de CO2 en 2020, puis entre 50 et 100 dollars US par tonne de CO2 en 2030, partout dans le monde.

Principales sources du rapport et liens pertinents :

Pour aller plus loin
  • 02/07/2025
    Financement climat et développement : passer de l’ambition à l’action ?

    La quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) à Séville représente un jalon important pour la mise en œuvre des objectifs de développement (dont l’action climatique), dix ans après l’adoption des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris. L’ « Engagement de Séville » adopté le 30 juin (en l’absence des États-Unis) se veut le signal d’une continuité dans le soutien en faveur d’un ensemble complet de mesures pour financer le développement. Il souligne aussi, cependant, l’écart entre les engagements pris à haut niveau et la réalité du terrain sur le financement à la fois du développement et de l’action climatique. Les travaux récents d’I4CE abordent deux problématiques sous-jacentes au passage de l’ambition à l’action.

  • 02/07/2025
    De l’ambition à l’action : les estimations des besoins de financement à l’ère de la mise en œuvre

    Alors que les débats sur le financement climatique évoluent des engagements vers la mise en œuvre, ce rapport propose une analyse critique des méthodologies et des récits qui sous-tendent les estimations actuelles des besoins de financement climatique. Il s’agit d’examiner comment ces estimations peuvent guider les efforts concrets dans les années à venir et d’identifier les améliorations les plus urgentes. Des milliers de milliards affichés aux millions réellement mobilisés, le défi ne consiste pas seulement à mesurer le manque, mais surtout à combler cet écart de manière effective.

  • 13/06/2025
    Le potentiel inexploité des revenus du carbone

    Les négociations sur le climat se déroulent la semaine prochaine à Bonn, et le financement est une fois de plus à l’ordre du jour. La COP 29 s’est achevée l’année dernière sur un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), qui remplace l’objectif de 100 milliards de dollars. La décision du NCQG a mis en avant l’engagement des pays développés à fournir 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour les pays en développement, ainsi qu’une proposition de travailler sur une feuille de route pour augmenter le financement climatique pour les pays en développement afin d’atteindre un niveau plus proche des besoins estimés – la « feuille de route de Bakou à Belem à 1,3T » (1300 milliards de dollars). Cette dernière doit être présentée à la fin de l’année lors de la COP 30, et la présidence brésilienne déploie des efforts considérables pour faire aboutir ce processus.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer