Financement du développement : des paroles aux actes

8 septembre 2023 - Édito de la semaine - Par : Claire ESCHALIER

La définition d’un nouveau « Pacte financier mondial », pour reprendre les termes pour le moins ambitieux d’Emmanuel Macron, laisse peu de temps au repos. Nombreux sont les évènements internationaux qui se donnent pour objectif de repenser la manière dont les pays du Sud peuvent financer leur transition, avec le soutien des pays du Nord. La séquence d’événements qui a commencé cette semaine avec le sommet Finance in Common, le sommet africain sur le climat et le G20, et qui va se poursuivre avec les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, sera déterminante. Elle révèlera si les multiples résolutions exposées au cours du premier semestre 2023 pour réformer le financement du développement étaient des vœux pieux, ou les premières briques d’une nouvelle architecture financière internationale.

 

Le sommet Finance in Common a réuni cette semaine, à Carthagène, les représentants de plus de 500 banques publiques de développement pour discuter de l’alignement de leurs flux financiers avec l’Accord de Paris et avec l’Agenda 2030 pour un développement durable. Bien qu’il ne s’agisse pas du premier sommet Finance in Common, celui de cette année était crucial pour s’assurer que les banques publiques et en particulier celles actives à l’échelle nationale joueront un rôle central dans la nouvelle architecture internationale. Les banques publiques nationales sont en effet des partenaires opérationnels clés pour les ministères des finances, qui sont plus que jamais à la recherche de nouvelles sources de financement pour répondre aux besoins considérables nécessaires à leur développement, estimés à 3 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030.

 

En ce qui concerne le G20 le pays hôte, l’Inde, a fait du développement vert et des financements climat l’une des principales priorités du sommet qui se tiendra à New Delhi les 9 et 10 septembre. En tant que voix du Sud, l’Inde peut jouer un rôle déterminant dans la réorientation des flux financiers vers des économies faiblement carbonées et résilientes : espérons qu’au moins une partie de la rhétorique se transformera en action.

 

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Pour aller plus loin
  • 15/06/2023 Billet d'analyse
    Réformer le financement du développement pour permettre la transition vers le développement durable

    Trois principes pour une approche axée sur la demande. Ce billet a été menés par [i4ce] et l’Iddri.  La communauté internationale partage le constat que l’architecture du financement du développement mondial n’est plus adaptée. La Banque mondiale, le FMI et d’autres institutions du système élargi de financement du développement sont aujourd’hui invités à investir davantage dans les biens mondiaux (notamment pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité). Toutefois, leur structure interne et les paradigmes sur lesquels ils fondent leurs décisions n’ont pas changé depuis qu’ils ont été créés, avec le développement – notamment la pauvreté et la stabilité macroéconomique – comme mandat principal. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que la réponse de ces institutions internationales reste insuffisante en termes de volume, de structure et d’accessibilité.

  • 15/06/2023 Tribune
    Sommet de Paris : il va falloir financer plus et mieux la transition 

    Les 22 et 23 juin aura lieu à Paris le Sommet pour un pacte financier mondial, initié par Emmanuel Macron et Mia Mottley, Première ministre de la Barbade. Ce Sommet sera un succès pour le climat s’il permet de dépenser plus pour la transition climatique, de dépenser mieux, et s’il pèse sur la réforme en cours du financement international du développement.  

  • 07/04/2023
    Banque mondiale : qu’attendre des Spring Meetings

    Ça y est. Dans quelques jours, des milliers de personnes du monde entier se réuniront à Washington pour échanger sur l’avenir de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International, les deux institutions qui structurent la coopération internationale sur le développement. Mais cette fois, il ne s’agit pas d’une énième rencontre à mi-année. Ces Spring Meetings seront les derniers pour le futur ex-président de la Banque mondiale David Malpass, qui s’en va au moment où la Banque pourrait prendre un tournant majeur :  les actionnaires pourraient officiellement ajouter la lutte contre le changement climatique dans le mandat de l’institution. 

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