Immobilier : le système financier doit (aussi) se mobiliser

17 novembre 2023 - Édito de la semaine - Par : Romain HUBERT

L’interdiction progressive de location des passoires énergétiques provoque, c’est le moins que l’on puisse dire, des tensions. L’inquiétude grandit quant à la capacité des propriétaires à réaliser les travaux dans le temps imparti, et plus généralement quant à la capacité financière de tous les ménages à investir pour rénover leurs logements. L’inflation, évidemment, n’aide pas.

 

Pour aider les ménages à boucler l’équation financière de leurs travaux, l’État vient encore d’augmenter ses aides. Mais pour payer les travaux, même après déduction des subventions publiques, les ménages des classes moyennes ont besoin d’accéder à des prêts à taux bas et de longue durée. Et c’est là que le bât blesse encore. 

 

La France a besoin d’une plus forte mobilisation du système financier pour atteindre ses objectifs de rénovation des logements. Et le système financier quant à lui a besoin que le secteur de l’immobilier prenne le virage de la transition : les prêts à l’habitat représentent 85 % de l’encours de crédits aux ménages et si le secteur de l’immobilier ne prend pas ce virage, on peut craindre les répercussions d’une transition désordonnée sur le système financier. Rappelons que le prêt immobilier a été la source de le crise financière de 2007 outre-Atlantique.

 

Dans la newsletter de cette semaine, vous découvrirez nos dernières publications sur le bâtiment, et notamment une nouvelle publication conjointe avec la Banque de France qui analyse les risques que font peser les impacts climatiques et une transition désordonnée du secteur immobilier sur les banques et le système financier. De nombreux dispositifs en France ont protégé jusqu’à présent les acteurs bancaires de ces risques mais ils ont un coût pour les finances publiques. Et rien ne dit qu’ils tiendront dans la durée.

 

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Pour aller plus loin
  • 19/07/2024
    Top départ pour la nouvelle législature

    Ni la campagne législative ni ses résultats n’auront permis de clarifier l’avenir de la planification écologique et d’arbitrer un chemin à suivre. Les enquêtes prouvent que l’opinion soutient très largement la finalité de l’action climatique mais les clivages s’accentuent sur les voies et moyens. La vision caricaturale d’une « écologie punitive » ne fera que prospérer tant que le débat sur le partage de l’effort n’est pas résolu dans une perspective d’équité et d’adhésion large des Français. Dans le contexte institutionnel que nous connaissons, la suite dépendra beaucoup des initiatives des parlementaires. 
    Dans cette dernière newsletter avant la trêve estivale, à l’heure où la nouvelle Assemblée se réunit pour la première fois, [i4ce] vous propose de faire le point sur les prochains sujets que les parlementaires auront à traiter et de relire nos dernières études associées. 

  • 12/07/2024
    Financement de la transition : quelles marges de manœuvre autour du besoin de financement public ?

    Au regard de ses objectifs climat, la France est confrontée à un déficit d’investissement. Aujourd’hui, ces investissements mettent les finances publiques à contribution, aussi bien pour investir dans les équipements publics que pour cofinancer les projets des ménages et des entreprises. Accroître les investissements climat apparait donc comme un défi pour les finances publiques. Mais c’est un défi de taille variable, qui dépend des politiques à venir. Quelles sont donc les marges de manœuvre autour des besoins de dépenses publiques en faveur du climat ?

  • 13/05/2024 Tribune
    L’écologie populaire et la « bagnole » au secours des finances publiques

    La proposition de loi visant à accélérer le verdissement des flottes automobiles, en examen à l’Assemblée nationale, constitue pour le directeur de l’Institut de l’économie pour le climat Benoît Leguet un modèle pour marier écologie populaire et coût réduit pour les finances publiques. L’exécutif fait face à un triangle d’incompatibilité : réussir la planification écologique élaborée depuis deux ans ; inciter sans augmenter le déficit public, en questionnant toute dépense publique supplémentaire ; et inciter sans écologie punitive, comprendre sans fiscalité ni normes supplémentaires. Comment donc, dans les conditions budgétaires actuelles, mettre en oeuvre l’écologie populaire chère au Premier ministre ?

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