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L’adaptation entre dans une nouvelle ère

L’adaptation aux impacts du changement climatique en France n’est plus un tabou. C’est la première chose à retenir de la grande conférence organisée lundi dernier par I4CE et France Stratégie. La question n’est plus de savoir s’il faut s’adapter mais comment le faire. Elle n’est plus vue comme un renoncement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais comme le second pilier de la lutte contre les changements climatiques. Il nous faut à la fois atténuer et adapter, « éviter l’ingérable et gérer l’inévitable » pour reprendre une expression utilisée à maintes reprises pendant la conférence.

 

Une autre expression qui a marqué les esprits est celle du « reflexe adaptation ». Pour arrêter de concevoir des politiques – comme les réglementations thermiques ou les plans de prévention des risques – et les investissements en faisant comme si le climat de demain allait être le même que celui d’aujourd’hui, l’adaptation doit devenir un réflexe pour tous. C’est pourquoi l’annonce faite pendant la conférence par le Ministre de la transition écologique est importante : la future loi de programmation énergie climat prévue en 2023 intègrera au moins deux scénarios de réchauffement dont un scénario moins optimiste que l’Accord de Paris. Cela permettra de se doter de références communes pour considérer l’éventail des impacts possibles du changement climatique sur l’économie et les territoires et de rentrer enfin dans le dur de l’adaptation.

 

Et rentrer dans le dur c’est exactement ce qu’on fait les intervenants en pointant du doigt la nécessité de mettre des moyens humains et de l’ingénierie à la disposition des collectivités territoriales. Besoins auxquels plusieurs acteurs comme l’ADEME ou la Banque des Territoires ont commencé à répondre. Et si tous s’accordent sur le fait que l’adaptation ne reposera ni entièrement sur l’État, ni entièrement sur les collectivités mais que chacun a un rôle à jouer, la question du partage des responsabilités, des leviers d’action à mobiliser et à fortiori de qui doit payer n’est pas encore tranchée. Voyons le bon côté des choses : le débat est désormais sur la table, charge aux décideurs de trouver des solutions et aux experts de nourrir leurs réflexions.

 

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Pour aller plus loin
  • 29/09/2023
    Plan national d’adaptation au changement climatique : qu’en attendre ?

    Un projet de plan national d’adaptation au changement climatique, le troisième PNACC, sera présenté par le gouvernement d’ici la fin de l’année comme rappelé lundi par le Président de la République. Ce plan devra être ambitieux pour préparer la France à faire face aux impacts du changement climatique. Au-delà de la nouvelle trajectoire de réchauffement de référence (TRACC), que devrait contenir ce plan ? Ce plan devra présenter des mesures concrètes, et y associer un budget suffisant pour leur mise en œuvre. Pour certains chantiers de l’adaptation, certaines mesures déployables à court-terme sont déjà identifiées. 

  • 29/08/2023 Tribune
    Climat : l’économie française doit se préparer à +4°C

    Après un été qui a encore vu tomber des records climatiques, la question se pose de la résilience des activités économiques et des investissements dans un climat qui change. La France doit rapidement adopter une trajectoire de réchauffement de référence pour inciter les acteurs publics comme privés à anticiper et prévenir les risques. Après un mois de juin 2023 parmi les plus chauds jamais enregistrés en France, l’été a été clément pour la plupart des Français. Nous n’avons pas eu, sur l’ensemble du territoire, de redite de l’été 2022. Mais l’Europe et le reste du monde ont vécu un tout autre été, avec des températures record dans nombre de pays ; les mois de juin et de juillet les plus chauds jamais enregistrés à l’échelle mondiale ; des incendies en Grèce, au Canada, à Ténérife et à Hawaï ; des inondations en Chine.

  • 21/07/2023
    7 milliards pour le climat, le compte est bon ?

    « Un investissement inédit de l’État pour la transition écologique ». C’est ainsi que la Première ministre a présenté la hausse de 7 milliards d’euros des aides à la rénovation des bâtiments, aux transports en commun, aux véhicules électriques ou encore à la transition agricole dans le futur budget 2024 de l’État. Inédite, cette hausse l’est en effet. Il n’y a guère que la crise du COVID et son Plan de relance pour avoir – momentanément – conduit à une hausse aussi importante des crédits pour la transition. L’effort est donc à saluer.

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Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
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