Publications Adaptation

L’adaptation entre dans une nouvelle ère

L’adaptation aux impacts du changement climatique en France n’est plus un tabou. C’est la première chose à retenir de la grande conférence organisée lundi dernier par I4CE et France Stratégie. La question n’est plus de savoir s’il faut s’adapter mais comment le faire. Elle n’est plus vue comme un renoncement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais comme le second pilier de la lutte contre les changements climatiques. Il nous faut à la fois atténuer et adapter, « éviter l’ingérable et gérer l’inévitable » pour reprendre une expression utilisée à maintes reprises pendant la conférence.

 

Une autre expression qui a marqué les esprits est celle du « reflexe adaptation ». Pour arrêter de concevoir des politiques – comme les réglementations thermiques ou les plans de prévention des risques – et les investissements en faisant comme si le climat de demain allait être le même que celui d’aujourd’hui, l’adaptation doit devenir un réflexe pour tous. C’est pourquoi l’annonce faite pendant la conférence par le Ministre de la transition écologique est importante : la future loi de programmation énergie climat prévue en 2023 intègrera au moins deux scénarios de réchauffement dont un scénario moins optimiste que l’Accord de Paris. Cela permettra de se doter de références communes pour considérer l’éventail des impacts possibles du changement climatique sur l’économie et les territoires et de rentrer enfin dans le dur de l’adaptation.

 

Et rentrer dans le dur c’est exactement ce qu’on fait les intervenants en pointant du doigt la nécessité de mettre des moyens humains et de l’ingénierie à la disposition des collectivités territoriales. Besoins auxquels plusieurs acteurs comme l’ADEME ou la Banque des Territoires ont commencé à répondre. Et si tous s’accordent sur le fait que l’adaptation ne reposera ni entièrement sur l’État, ni entièrement sur les collectivités mais que chacun a un rôle à jouer, la question du partage des responsabilités, des leviers d’action à mobiliser et à fortiori de qui doit payer n’est pas encore tranchée. Voyons le bon côté des choses : le débat est désormais sur la table, charge aux décideurs de trouver des solutions et aux experts de nourrir leurs réflexions.

 

Lire la newsletter

Pour aller plus loin
  • 19/07/2024
    Top départ pour la nouvelle législature

    Ni la campagne législative ni ses résultats n’auront permis de clarifier l’avenir de la planification écologique et d’arbitrer un chemin à suivre. Les enquêtes prouvent que l’opinion soutient très largement la finalité de l’action climatique mais les clivages s’accentuent sur les voies et moyens. La vision caricaturale d’une « écologie punitive » ne fera que prospérer tant que le débat sur le partage de l’effort n’est pas résolu dans une perspective d’équité et d’adhésion large des Français. Dans le contexte institutionnel que nous connaissons, la suite dépendra beaucoup des initiatives des parlementaires. 
    Dans cette dernière newsletter avant la trêve estivale, à l’heure où la nouvelle Assemblée se réunit pour la première fois, [i4ce] vous propose de faire le point sur les prochains sujets que les parlementaires auront à traiter et de relire nos dernières études associées. 

  • 21/06/2024
    En attendant le Plan national d’adaptation au changement climatique

    Les élections législatives anticipées ont balayé la dernière chance pour le gouvernement de présenter le projet de 3ème Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3) avant l’été. Les travaux avaient néanmoins bien avancé et, quelles que soient les suites, il y aura trois choses à retenir des progrès des derniers mois sur l’adaptation. La première, c’est l’idée maitresse du PNACC3 – celle qui pourrait structurellement changer la donne en matière d’adaptation et autour de laquelle toutes les dynamiques ont commencé à s’aligner : le partage d’une trajectoire de réchauffement de référence (TRACC). La prise en compte systématique du climat futur selon les hypothèses partagées de cette TRACC est une manière efficace pour enfin arrêter de regarder dans le rétroviseur et concrétiser un « réflexe adaptation » dans tous les investissements structurants. À ce stade, la TRACC n’est encore inscrite dans le marbre nulle part. Aller au bout de cette idée nécessitera un nouveau moment politique sur l’adaptation.

  • 20/06/2024
    Vagues de chaleur : ce que l’on peut dire des coûts de l’adaptation des bâtiments

    Face aux conséquences grandissantes des vagues de chaleur sur les activités économiques et les populations, l’adaptation du secteur du bâtiment apparait désormais comme un nouvel impératif. Si la question du « comment » a déjà fait l’objet de nombreux travaux, la question du « combien » reste pour le moment peu traitée. Pour avancer en ce sens, nous présentons dans ce rapport : un premier état des lieux de ce que l’on sait dire à date des coûts de l’adaptation aux vagues de chaleur pour le secteur du bâtiment ; la méthodologie que nous avons utilisée pour chiffrer les surcoûts de l’adaptation aux vagues de chaleur, construite à partir des éléments disponibles et de discussions avec des experts.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer