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L’adaptation entre dans une nouvelle ère

3 février 2023 - Édito de la semaine - Par : Morgane NICOL / Dr. Vivian DEPOUES / Guillaume DOLQUES

L’adaptation aux impacts du changement climatique en France n’est plus un tabou. C’est la première chose à retenir de la grande conférence organisée lundi dernier par I4CE et France Stratégie. La question n’est plus de savoir s’il faut s’adapter mais comment le faire. Elle n’est plus vue comme un renoncement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais comme le second pilier de la lutte contre les changements climatiques. Il nous faut à la fois atténuer et adapter, « éviter l’ingérable et gérer l’inévitable » pour reprendre une expression utilisée à maintes reprises pendant la conférence.

 

Une autre expression qui a marqué les esprits est celle du « reflexe adaptation ». Pour arrêter de concevoir des politiques – comme les réglementations thermiques ou les plans de prévention des risques – et les investissements en faisant comme si le climat de demain allait être le même que celui d’aujourd’hui, l’adaptation doit devenir un réflexe pour tous. C’est pourquoi l’annonce faite pendant la conférence par le Ministre de la transition écologique est importante : la future loi de programmation énergie climat prévue en 2023 intègrera au moins deux scénarios de réchauffement dont un scénario moins optimiste que l’Accord de Paris. Cela permettra de se doter de références communes pour considérer l’éventail des impacts possibles du changement climatique sur l’économie et les territoires et de rentrer enfin dans le dur de l’adaptation.

 

Et rentrer dans le dur c’est exactement ce qu’on fait les intervenants en pointant du doigt la nécessité de mettre des moyens humains et de l’ingénierie à la disposition des collectivités territoriales. Besoins auxquels plusieurs acteurs comme l’ADEME ou la Banque des Territoires ont commencé à répondre. Et si tous s’accordent sur le fait que l’adaptation ne reposera ni entièrement sur l’État, ni entièrement sur les collectivités mais que chacun a un rôle à jouer, la question du partage des responsabilités, des leviers d’action à mobiliser et à fortiori de qui doit payer n’est pas encore tranchée. Voyons le bon côté des choses : le débat est désormais sur la table, charge aux décideurs de trouver des solutions et aux experts de nourrir leurs réflexions.

 

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Pour aller plus loin
  • 11/12/2024
    Consultation PNACC – Cahier d’acteur I4CE

    Après deux années de travaux préparatoires, le projet du troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3) a été présenté en octobre 2024. Afin d’enrichir ce Plan, une large consultation publique a été lancée, invitant les acteurs institutionnels à soumettre un « cahier d’acteur ». I4CE a souhaité déposer un cahier qui reflète l’avis de l’institut sur les avancées apportées par le Plan et les faiblesses identifiées. Il s’appuie sur la participation d’I4CE aux différents groupes de travail constitués pour préparer le PNACC3, sur les études menées par I4CE et sur les expertises sectorielles internes.

  • 11/12/2024 Billet d'analyse
    Le point dur du PNACC3 : la question des moyens

    Le troisième Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3), fruit de deux ans de travaux préparatoires, est enfin en consultation. Ce document propose une vision relativement complète des défis que pose l’adaptation, de l’état des actions en cours et des pistes d’actions complémentaires. Il ancre notamment une idée centrale : celle de faire de la TRACC la référence commune pour toutes les démarches d’adaptation au changement climatique : elle doit permettre d’instaurer un « réflexe adaptation » dans toutes les politiques et tous les investissements sensibles au changement climatique (cf. le cahier d’acteur I4CE pour notre analyse de cette dynamique). En revanche, ce projet de PNACC reste relativement succinct sur le volet économique : il ne contient ni vision d’ensemble des moyens actuellement engagés pour l’adaptation ni de vrai budget associé aux mesures. Pourtant nos travaux récents montrent que si les montants de l’adaptation dépendront avant tout des choix collectifs qui restent à faire, des moyens sont d’ores et déjà nécessaires pour (1) accompagner les différents acteurs (administrations, collectivités, entreprises, ménages) dans leurs démarches et (2) prendre en charge les premiers besoins déjà exprimés notamment en matière de prévention des risques. Deux points sur lesquels le PNACC ne répond que très partiellement et sur lesquels nous revenons dans ce billet.

  • 06/11/2024 Tribune
    Adaptation au changement climatique : les décisions difficiles restent devant nous

    Le gouvernement a mis en consultation son plan national d’adaptation au changement climatique. Celui-ci constitue une avancée notable car il entérine la nécessité de réfléchir en tenant compte des évolutions possibles du climat. Cela n’empêche pas les décisions difficiles à prendre. Les inondations dans le Var qui ont nécessité l’intervention de l’armée. Les inondations meurtrières en Espagne . Ces événements tragiques, et leur coût humain et économique, nous rappellent que nous ne sommes pas prêts à faire face au climat qui change. Nos territoires, nos infrastructures, nos bâtiments ne sont pas prêts. Pas plus en France qu’en Espagne, ou ailleurs en Europe.

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Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
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