Logement, mobilité, la transition juste devient-elle réalité ?

18 octobre 2024 - Édito de la semaine - Par : Charlotte VAILLES

La transition écologique ne pourra se faire que si tous les ménages ont accès aux solutions – transports en commun, voiture électrique, isolation du logement, changement de chauffage, etc. Cette question de l’accès aux solutions est donc déterminante pour les politiques climatiques. Une attention particulière devrait être portée aux ménages modestes et aux classes moyennes – notamment car les investissements nécessaires risquent de ne pas être soutenables pour ces ménages. Si les ménages n’ont pas les moyens de faire face à des règlementations ou à une augmentation de la fiscalité carbone, il y a également un risque de rejet général des politiques climatiques et d’une fracturation de la société autour de ces enjeux.

 

Les travaux que nous venons de publier mettent en avant une bonne nouvelle : l’accès à la transition écologique s’améliore pour les ménages modestes et ceux des classes moyennes. En particulier, les subventions accordées aux ménages pour les investissements liés au climat ont globalement augmenté sur les dernières années et sont de plus en plus indexées sur les revenus. Des investissements publics sont également en hausse, notamment dans les transports en commun et les infrastructures cyclables. Une amélioration, donc. Mais cette amélioration est fragile, car elle repose sur des dépenses publiques, dans un contexte de coupes budgétaires.

 

À l’heure où les débats budgétaires commencent, certaines dépenses pour la transition doivent être sanctuarisées, et notamment celles qui bénéficient aux ménages modestes et aux classes moyennes. L’indexation des subventions sur les revenus doit être maintenue, et certains dispositifs doivent être encore renforcés pour les ménages modestes et les classes moyennes : malgré les aides, le reste à charge reste élevé et l’accès à des solutions de financement est difficile pour de nombreux ménages. Veillons à ce que les coupes budgétaires annoncées n’annulent pas les progrès récents, au risque de fragiliser encore plus la cohésion sociale autour de nos objectifs climat.

 

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Pour aller plus loin
  • 10/07/2025
    Panorama des financements climat, Édition 2025

    Dans ce rapport, I4CE dresse l’état des lieux annuel des investissements réalisés par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics, dans les secteurs de la transition énergétique comme la rénovation des logements, les achats de véhicules électriques, les énergies renouvelables et d’autres secteurs de la transition énergétique. Alors qu’ils étaient engagés sur une dynamique positive de 2021 à 2023, les investissements climat marquent le pas et terminent l’année 2024 à 102 milliards d’euros, en baisse de 5% sur un an. Ce recul concerne d’abord la construction performante et la rénovation énergétique, mais aussi certaines énergies renouvelables comme l’éolien en mer et l’injection de biométhane. D’après les premières données disponibles, le niveau de des investissements climat stagnerait en 2025, à hauteur de 103 milliards d’euros.

  • 20/06/2025
    Les classes moyennes ont-elles (enfin) accès à la transition ?

    « La transition écologique est un luxe réservé aux riches », « elle n’est pas accessible à la majorité des Français ». Qui n’a pas pensé ou entendu cela lors d’une discussion sur les politiques climatiques ?  Acheter un véhicule électrique ?  C’est 10 000€ de plus qu’une voiture thermique. Remplacer son chauffage au gaz par une pompe à chaleur ? 15 000€. Rénover en profondeur son logement ? 50 000 € … Mais la transition écologique est-elle vraiment inaccessible économiquement pour les classes moyennes ?  Pour répondre à ces questions et éclairer le débat sur les aides publiques pour les ménages, I4CE publie sa deuxième édition de l’Observatoire des conditions d’accès à la transition écologique.

  • 20/06/2025 Billet d'analyse
    Quatre leviers pour relancer l’électrification des véhicules

    Dans ce billet, nous revenons sur les politiques mises en place au cours des dernières années pour favoriser le déploiement des véhicules électriques, et sur les limites qu’elles rencontrent. Nous identifions quatre leviers à actionner pour éviter l’impasse : poursuivre l’électrification des flottes professionnelles, maintenir la réglementation sur les constructeurs, stabiliser le bonus écologique et ne pas le débudgétiser, et enfin augmenter l’ambition d’un leasing social réformé pour les ménages modestes et les classes moyennes.

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