Mettre l’accessibilité au cœur de la transition

20 octobre 2023 - Édito de la semaine - Par : Dr. Louise KESSLER

L’inflation que connait actuellement la France, de l’ordre de 5 % par an sur la période 2022-2023, représente à plusieurs égards un défi pour l’action climatique. Elle met à mal la capacité des ménages à entreprendre les investissements nécessaires à la transition, en pesant lourdement sur leur pouvoir d’achat et en entraînant des hausses du prix de certains équipements. En augmentant le coût du financement, elle rend aussi ces investissements plus difficiles à financer.

 

Alors que le pouvoir d’achat est passé en tête des préoccupations des ménages français, les décideurs publics pourraient être tentés de réorganiser leurs priorités d’action au détriment de l’action climatique. Invoquer l’inflation pour justifier la prise de retard dans les investissements nécessaires à la transition serait une grave erreur. Au contraire, ce sont justement, ces investissements qui nous prémuniront contre les futurs chocs inflationnistes.

 

Pour cette raison, il est essentiel que tous les acteurs économiques aient les moyens de prendre part à la transition. L’étude que nous publions cette semaine s’attelle justement à la question de l’accessibilité des solutions bas-carbone. Plus précisément, elle évalue si les aides actuelles pour la rénovation énergétique et la mobilité électrique sont suffisantes pour rendre les investissements bas-carbone accessibles à tous les ménages. Il s’avère que, si les annonces récentes du gouvernement constituent un pas dans la bonne direction, une augmentation des aides publiques actuelles combinée à des solutions de financement abordables (éco-PTZ, leasing social) est nécessaire pour lever les freins économiques qui empêchent les ménages modestes et classes moyennes de s’engager dans la transition. 

 

Lire la newsletter

Contacts I4CE
Dr. Louise KESSLER
Dr. Louise KESSLER
Directrice de programme – Outils de pilotage, Financement de la transition Email
Pour aller plus loin
  • 19/07/2024
    Top départ pour la nouvelle législature

    Ni la campagne législative ni ses résultats n’auront permis de clarifier l’avenir de la planification écologique et d’arbitrer un chemin à suivre. Les enquêtes prouvent que l’opinion soutient très largement la finalité de l’action climatique mais les clivages s’accentuent sur les voies et moyens. La vision caricaturale d’une « écologie punitive » ne fera que prospérer tant que le débat sur le partage de l’effort n’est pas résolu dans une perspective d’équité et d’adhésion large des Français. Dans le contexte institutionnel que nous connaissons, la suite dépendra beaucoup des initiatives des parlementaires. 
    Dans cette dernière newsletter avant la trêve estivale, à l’heure où la nouvelle Assemblée se réunit pour la première fois, [i4ce] vous propose de faire le point sur les prochains sujets que les parlementaires auront à traiter et de relire nos dernières études associées. 

  • 12/07/2024
    Financement de la transition : quelles marges de manœuvre autour du besoin de financement public ?

    Au regard de ses objectifs climat, la France est confrontée à un déficit d’investissement. Aujourd’hui, ces investissements mettent les finances publiques à contribution, aussi bien pour investir dans les équipements publics que pour cofinancer les projets des ménages et des entreprises. Accroître les investissements climat apparait donc comme un défi pour les finances publiques. Mais c’est un défi de taille variable, qui dépend des politiques à venir. Quelles sont donc les marges de manœuvre autour des besoins de dépenses publiques en faveur du climat ?

  • 13/05/2024 Tribune
    L’écologie populaire et la « bagnole » au secours des finances publiques

    La proposition de loi visant à accélérer le verdissement des flottes automobiles, en examen à l’Assemblée nationale, constitue pour le directeur de l’Institut de l’économie pour le climat Benoît Leguet un modèle pour marier écologie populaire et coût réduit pour les finances publiques. L’exécutif fait face à un triangle d’incompatibilité : réussir la planification écologique élaborée depuis deux ans ; inciter sans augmenter le déficit public, en questionnant toute dépense publique supplémentaire ; et inciter sans écologie punitive, comprendre sans fiscalité ni normes supplémentaires. Comment donc, dans les conditions budgétaires actuelles, mettre en oeuvre l’écologie populaire chère au Premier ministre ?

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer