Plan national d’adaptation : une ambition, des financements sous tension

La version définitive du 3ème Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) a enfin été présentée lundi dernier par la ministre de la Transition écologique, Agnès Panier-Runacher. La principale avancée, entérinée après la phase de consultation publique à laquelle I4CE avait contribué, est la confirmation que la Trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) ne restera pas un document informatif et sera dotée d’une réelle valeur juridique ce qui est une excellente nouvelle pour concrétiser vraiment un « réflexe adaptation ».

 

On y voit aussi un peu plus clair sur les moyens financiers publics consacrés à l’adaptation avec quelques budgets confirmés à la hausse (ex. le Fonds Barnier), des enveloppes préservées (ex. la part adaptation du Fonds Vert) et une meilleure identification de certains budgets existants dont les cobénéfices en matière d’adaptation sont importants, à l’image des 1 milliard d’euros dédiés à la gestion quantitative de la ressource par les Agences de l’eau. En creux, on lit aussi les manques : là où l’effort reste trop modeste (à peine 30 M€ pour la prévention du retrait-gonflement des argiles, une « Mission adaptation » à moyens constants) et là où les arbitrages sont renvoyés au prochain Projet de loi de finances, par exemple sur l’adaptation du littoral. Nous publierons dans les prochains mois une vision consolidée de tous les moyens actuellement consacrés à l’adaptation en France, du type d’adaptation qu’ils soutiennent et de l’écart avec les besoins documentés.

 

Mais la ministre l’a rappelé, la question ne pourra pas seulement être celle de la mobilisation de subventions publiques. En annonçant la constitution d’une mission d’inspection sur le financement bancaire de l’adaptation et la poursuite du dialogue avec les assureurs pour mieux les mobiliser sur le financement de la prévention, la ministre invite notamment les acteurs financiers privés à se tourner vers le sujet. C’est justement ce que nous avons commencé à étudier en nous concentrant sur un des secteurs les plus cités et probablement les plus mûrs du PNACC3 : le bâtiment. Le rapport que nous publions cette semaine est une première brique d’état des lieux qui invite à ne pas parler des banques et des assurances comme des acteurs providentiels de l’adaptation mais à considérer là où elles en sont aujourd’hui et quels rôles elles peuvent jouer aux côtés des autres parties prenantes.

 

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