Publications Investissement France

Climat : quels investissements pour le prochain quinquennat ?

13 décembre 2021 - Hors série - Par : Benoît LEGUET / Erwann KERRAND

Il reste moins de 30 ans pour atteindre la neutralité carbone. Cette transformation des économies française et européenne, à peine entamée, est historique.
Essentielle pour éviter le chaos climatique, elle doit aussi intégrer d’autres enjeux environnementaux, dont la biodiversité et la pollution de l’air. Elle constitue aussi une opportunité pour moderniser nos industries, créer des emplois de qualité, lutter contre la pauvreté, renforcer la prospérité économique et affirmer notre indépendance politique et énergétique.

 

Ce document a été co-écrit avec I4CE, iddri, OFCE et l’Institut Delors.

 

Si de nombreux pays ont annoncé des objectifs de neutralité carbone en amont de la dernière Conférence internationale sur le climat (COP 26), il manque encore des actes concrets, en France comme ailleurs. Beaucoup de chemins sont possibles pour atteindre la neutralité, il faut les préciser, les clarifier et les proposer au débat public.

 

On ne peut traiter les différentes facettes de la transition écologique séparément les unes des autres. Investissements publics comme privés, changements de modes de vie, reconfiguration des espaces urbains, nouveau pacte social, formation des travailleurs, innovations, modification des incitations économiques et production d’énergies nouvelles devront ainsi être appréhendés conjointement pour apporter une réponse systémique et relever le défi climatique.

 

Certains chantiers sont déjà ouverts : 2 % du PIB Français sont déjà consacrés à des investissements favorables au climat, l’Union européenne déploie un Pacte vert, les rénovations des bâtiments, productions d’énergies renouvelables et de véhicules électriques se développent. La Convention citoyenne pour le climat a démontré que ce mode de démocratie participative permet d’aboutir à des propositions concrètes, partiellement reprises dans la loi Climat et Résilience promulguée en 2021. Le plan France Relance permet d’apporter 30 milliards d’euros pour la transition écologique, mais sur une période limitée à deux ans. France 2030 donne de la prévisibilité aux financements de certaines filières innovantes.

 

Pourtant, en 2022, il faudra aller bien au-delà. Les élections sont une étape décisive et doivent mobiliser le pays sur un effort qui sera aussi long qu’une reconstruction, aussi profond qu’une refondation. Dans ce Policy Brief, nous recensons les éléments structurants pour lesquels nous attendons des propositions concrètes de chaque candidat et de chaque famille politique en termes de programmation pluriannuelle des investissements publics pour le climat. Car si l’investissement ne fait pas tout, il est le point nodal d’expression des choix politiques et permet de mieux juger, au-delà des discours, du contenu réel des propositions.

 

Pour aller plus loin
  • 01/06/2023 Billet d'analyse
    Climat : où sont les économies budgétaires ?

    Comment le gouvernement entend-il financer la hausse de ses dépenses publiques pour le climat ? Suite aux réactions du gouvernement au rapport Pisani-Ferry qui proposait d’utiliser toutes les options dont l’endettement et la hausse des prélèvements obligatoires, faisons une hypothèse : et si le gouvernement misait uniquement sur les options d’économies budgétaires ? Damien Demailly d’I4CE fait une revue des options à disposition du gouvernement pour financer ainsi la transition. Évidemment, toutes sont difficiles à mettre en œuvre et certaines peuvent s’avérer contre-productives. Elles méritent néanmoins d’être explicités et débattues. L’ensemble des options pour financer la transition méritent de l’être.

  • 30/05/2023 Tribune
    Tribune – Transition écologique : « La France devra y consacrer chaque année 22 milliards d’euros de plus qu’en 2021 »

    Combien faut-il investir pour le climat ? Des experts d’horizons variés ont cherché à répondre à cette question importante et en apparence assez simple. Ils sont d’accord pour dire que, public comme privé, il faut investir plus pour réduire les émissions de carbone. Mais ils divergent sur l’ampleur du montant, qui va de 20 à 100 milliards d’euros par an. Faut-il s’inquiéter de cette divergence ? La question est importante car elle alimente deux débats. Le premier concerne l’ampleur de la dépense publique. L’Etat et les collectivités locales devront investir dans les bâtiments et les infrastructures publiques, mais aussi aider les ménages et les entreprises à financer leurs propres investissements. Le second débat est macroéconomique : s’il faut investir davantage, cela implique de produire plus et d’épargner plus tout en consommant moins, ou encore de recourir à des capitaux étrangers – ce qui va affecter la croissance, l’emploi et le niveau des prix.

  • 26/05/2023
    Financement climat : les pavés dans la mare

    Le rapport Pisani-Ferry a jeté un premier pavé dans la mare en estimant à environ 30 milliards d’euros par an le besoin supplémentaire de dépenses publiques pour faire la transition climatique. Et un second pavé en explorant différentes options pour dégager une telle somme, telles que l’endettement et – ce qui a évidemment beaucoup fait parler – la hausse de la fiscalité sur les ménages aisés. Les membres du gouvernement qui ont réagi au rapport ont, malheureusement, omis de commenter le chiffre de 30 milliards. Mais ils ont largement commenté, et rejeté, la hausse de l’endettement et de la fiscalité pour financer ces dépenses.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer