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Une prochaine étape clé, pour un service public de l’adaptation

18 janvier 2024 - Étude Climat - Par : Morgane NICOL / Dr. Vivian DEPOUES

Créer un service indépendant, porte d’entrée unique, pour l’accompagnement au lancement des démarches

 

Après plus d’un an de travail préparatoire autour de la Trajectoire de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC) proposée par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, l’année 2024 est celle de la discussion autour du projet de 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). L’adoption puis la mise en œuvre de ce plan va conduire de très nombreux acteurs publics et privés à lancer ou mettre à jour leurs démarches d’adaptation : ils vont avoir besoin d’être accompagnés dans les premières étapes de ces démarches. Cette étude présente en détails ces besoins d’accompagnement et analyse différentes options de réponse notamment à partir de dispositifs existants dans d’autres pays.

 

Des manques encore importants pour l’accompagnement au lancement des démarches d’adaptation de milliers d’acteurs publics et privés

Des milliers d’acteurs publics et privés vont devoir rapidement se lancer dans la définition de plans d’adaptation aux impacts du changement climatique. Pour parvenir à des plans d’adaptation pertinents et opérationnels, qui permettent réellement d’assurer la résilience des activités et du patrimoine face à des aléas climatiques plus intenses et fréquents, ce sont de véritables démarches stratégiques que ces acteurs vont devoir réaliser. Il s’agit de se poser vraiment la question de ce qui pourrait évoluer avec le climat, par exemple ce qui pourrait affecter la continuité du service ou de l’activité. L’adaptation est donc tout autant un défi organisationnel, de « conduite du changement » qu’un défi scientifique et technique. Il n’y aura pas de réponse automatique et « sur étagère », y compris pour des entreprises du même secteur et des collectivités de la même échelle. Adapter son organisation aux impacts du changement climatique sera le fruit de choix stratégiques qui devront être portés par les décideurs.

 

Pourtant, s’il existe déjà beaucoup d’offres de services relatives aux impacts du changement climatique et à l’adaptation, celles-ci portent pour le moment en grande majorité sur les données climatiques et d’ingénierie technique, et sont éparpillées entre de nombreux acteurs. Il existe des manques importants pour accompagner le questionnement spécifique, la montée en compétences de très nombreuses personnes, le processus d’intelligence collective, et l’orientation vers les bonnes offres de service, nécessaires à la construction de plans d’adaptation opérationnels. Cette étude vise à définir les contours d’une réponse structurée à ces manques, tout en s’inscrivant dans l’écosystème en place.

 

Un service indépendant et complémentaire des offres existantes serait nécessaire pour accompagner efficacement le lancement et la structuration des démarches d’adaptation de ces acteurs

Pour combler les différents manques de l’offre existante de services pour l’adaptation aux impacts du changement climatique, il semble nécessaire qu’une ou plusieurs structures remplissent les rôles synthétisés dans le schéma ci-dessous :

 

Cliquez sur ce bouton pour voir la Figure 1 « Les rôles à remplir pour combler les manques de l’offre existante de services d’adaptation »

 

Ces différents rôles qui seraient nécessaires pour une montée en charge rapide et efficace de l’adaptation des acteurs publics et privés aux impacts du changement climatique ne sont pour l’instant remplis par aucune organisation existante travaillant sur l’adaptation, que celles-ci soient publiques ou privées.

 

Les tâches listées correspondent principalement à des besoins de ressources humaines, avec des profils variés, allant de la facilitation de démarches collectives, au design de services en passant par une expertise sur les enjeux scientifiques et techniques liés à l’adaptation.

 

L’ensemble de cette offre de services nouvelle devrait être porté par un acteur indépendant des organisations existantes, qu’elles soient publiques ou privées, de manière à jouer pleinement le rôle de tiers de confiance. Il est en effet important que cette équipe ne puisse pas être soupçonnée de conseiller de manière privilégiée telle ou telle offre de services ou outil, ou tel ou tel opérateur, de manière à assurer la confiance des acteurs devant s’adapter, et à limiter tout risque de conflit d’intérêt dans le conseil apporté.

 

Cliquez sur ce bouton pour voir la Figure 2 « Proposition de gouvernance permettant une bonne coordination avec offre de service existantes »

 

Ce nouvel acteur et l’équipe qui le compose devraient par ailleurs être agiles, c’est-à-dire capables d’adapter leur offre d’accompagnement aux besoins spécifiques de chaque acteur, à son organisation interne, à son niveau de maturité sur le sujet et aux compétences potentiellement préexistantes. Cet acteur ne pourra se contenter d’appliquer un processus figé d’accompagnement aux différents acteurs le sollicitant, sous peine que le service proposé ne réponde pas aux besoins.

 

La structure portant ce service devra néanmoins s’appuyer sur l’écosystème existant, suivre de près les développements de nouvelles offres de service, et ne viendra pas développer des offres lorsque celles portées par d’autres acteurs existent déjà.

 

Des exemples d’équipes de ce type créées à l’étranger dont la France pourrait s’inspirer

Des structures jouant ce rôle existent dans d’autres pays et ont permis d’accélérer les démarches d’adaptation au changement climatique. Ces exemples étrangers peuvent inspirer ce qui pourrait être mis en place en France. Trois organisations ont principalement été analysées dans le cadre de cette note : Sniffer en Écosse, l’équipe « science » d’Ouranos au Québec et UKCIP en Grande-Bretagne.

 

Trois points cruciaux sont à retenir de ces démarches qui ont prouvé leur impact et efficacité :

 

  1. La nécessité de personnels dédiés à l’accompagnement et à l’animation : diffuser des guides et des données via des plateformes numériques ne suffira pas à leur appropriation par les acteurs et à un cadrage pertinent des démarches pour aboutir à des plans d’adaptation opérationnels. Créer un nombre suffisant de postes d’accompagnement au lancement de démarches d’adaptation est une condition sine qua non.
  2. La nécessité de compétences de facilitation au sein de cette équipe : du fait des rôles à jouer qui ne sont pour le moment pas remplis par l’offre existante, les profils requis au sein de cette équipe sont avant tout des compétences de facilitation, d’animation et de design de service pour aider ceux qui doivent s’adapter à définir leurs besoins et à structurer une démarche pertinente dans leur contexte.
  3. L’importance de permettre l’agilité de cette équipe : pour être efficace l’accompagnement proposé par cette équipe devra s’adapter au contexte, à l’organisation interne, aux contraintes et au niveau de maturité sur le sujet de l’acteur accompagné. Une attention devra doit être apportée à la garantie de l’agilité de cette équipe.
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    Dans cette dernière newsletter avant la trêve estivale, à l’heure où la nouvelle Assemblée se réunit pour la première fois, [i4ce] vous propose de faire le point sur les prochains sujets que les parlementaires auront à traiter et de relire nos dernières études associées. 

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