Immobilier : le système financier doit (aussi) se mobiliser

17 novembre 2023 - Édito de la semaine - Par : Romain HUBERT

L’interdiction progressive de location des passoires énergétiques provoque, c’est le moins que l’on puisse dire, des tensions. L’inquiétude grandit quant à la capacité des propriétaires à réaliser les travaux dans le temps imparti, et plus généralement quant à la capacité financière de tous les ménages à investir pour rénover leurs logements. L’inflation, évidemment, n’aide pas.

 

Pour aider les ménages à boucler l’équation financière de leurs travaux, l’État vient encore d’augmenter ses aides. Mais pour payer les travaux, même après déduction des subventions publiques, les ménages des classes moyennes ont besoin d’accéder à des prêts à taux bas et de longue durée. Et c’est là que le bât blesse encore. 

 

La France a besoin d’une plus forte mobilisation du système financier pour atteindre ses objectifs de rénovation des logements. Et le système financier quant à lui a besoin que le secteur de l’immobilier prenne le virage de la transition : les prêts à l’habitat représentent 85 % de l’encours de crédits aux ménages et si le secteur de l’immobilier ne prend pas ce virage, on peut craindre les répercussions d’une transition désordonnée sur le système financier. Rappelons que le prêt immobilier a été la source de le crise financière de 2007 outre-Atlantique.

 

Dans la newsletter de cette semaine, vous découvrirez nos dernières publications sur le bâtiment, et notamment une nouvelle publication conjointe avec la Banque de France qui analyse les risques que font peser les impacts climatiques et une transition désordonnée du secteur immobilier sur les banques et le système financier. De nombreux dispositifs en France ont protégé jusqu’à présent les acteurs bancaires de ces risques mais ils ont un coût pour les finances publiques. Et rien ne dit qu’ils tiendront dans la durée.

 

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Pour aller plus loin
  • 02/12/2025 Tribune
    Maintenons l’ambition européenne de 2035 pour soutenir l’industrie automobile

    L’objectif de 100 % de ventes de véhicules à émissions nulles d’ici 2035 est accusé de creuser la tombe de l’industrie automobile européenne. Pour Benoît LEGUET, c’est au contraire la clé de la compétitivité future de la filière. Sous conditions. Haro sur l’objectif européen de 2035. Trois ans après son adoption, les constructeurs automobiles réclament sa révision, et demandent à autoriser les véhicules hybrides rechargeables et ceux fonctionnant aux biocarburants. Entre autres modifications qui conduiraient à permettre de continuer à vendre des véhicules thermiques après 2035.

  • 01/12/2025 Billet d'analyse
    Assouplir les normes CO₂ pour les voitures ne sauvera pas l’industrie automobile européenne, ni le pouvoir d’achat

    Récemment, les constructeurs automobiles ont appelé à un assouplissement des normes d’émission de CO2 pour les véhicules, ainsi qu’à un report de l’objectif 2035 sur la fin de vente des véhicules thermiques. Ils soulignent en particulier la crise que l’industrie a connu ces dernières années, la pression croissante de la Chine sur leur compétitivité et la demande insuffisante de véhicules électriques en Europe. Alors que la Commission européenne s’apprête à publier son paquet automobile, qui comprend une révision des normes d’émissions de CO₂ pour les voitures, cet article examine les réalités qui se cachent derrière les difficultés actuellement rencontrées par les constructeurs automobiles et les conséquences d’un assouplissement et d’un report de la réglementation européenne pour ce secteur. 

  • 01/12/2025 Billet d'analyse
    Maintenir l’objectif 2035 pour soutenir la transition de l’industrie automobile française

    Pour réduire ses émissions de CO2 et ses coûteuses importations de carburants fossiles, l’Union Européenne s’est donné pour règle en 2022 qu’à partir de 2035, tous les nouveaux véhicules devront être à émissions nulles, c’est-à-dire essentiellement électriques. Mais aujourd’hui, ce règlement est remis en question. Les constructeurs automobiles demandent sa révision, pour autoriser les véhicules hybrides rechargeables, ou ceux fonctionnant aux biocarburants, entre autres modifications qui reviendraient, si elles étaient adoptées, à continuer à vendre des véhicules thermiques après 2035.  

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