Suspension de MaPrimeRénov’ : et si on arrêtait de se voiler la face pour 2026 ?
Sous contrainte budgétaire, plutôt que d’arbitrer clairement entre le nombre de rénovations et les moyens disponibles, l’exécutif a préféré miser, consciemment ou non, sur une demande modérée. Pari raté, constate Benoît Leguet.
Dans quelques jours, les Français ne pourront plus demander d’aide pour la rénovation énergétique de leur logement. L’Anah, l’Agence nationale de l’habitat, n’acceptera temporairement plus de dossier, a priori jusqu’en septembre. Processus d’instruction engorgé, lutte contre des attaques de fraude massive, économie budgétaire… Les explications à cette suspension de MaPrimeRénov’ ne manquent pas. Mais la première d’entre elles est d’avoir sous-estimé le rythme de croissance du marché.
Résumé des épisodes précédents. Après une réforme chaotique de MaPrimeRénov’ début 2024, le marché a entamé sa mue dans la direction souhaitée par les pouvoirs publics : davantage de rénovations d’ampleur dans les passoires énergétiques ; davantage de changements de chauffage dans tous les autres logements ; et moins de tout le reste. 90.000 dossiers de rénovations d’ampleur ont été validés l’année dernière et, étant donné la dynamique observée, on aurait pu en anticiper au moins 120.000 en 2025. Mais l’Anah s’est vue allouer un budget au titre de MaPrimeRénov’ suffisant pour en couvrir… 100.000.