Publications

Objectifs climatiques européens : le stockage carbone agricole et forestier mis à contribution

31 mai 2017 - Point Climat - Par : Clothilde TRONQUET

 

Jusqu’à présent, le secteur des terres et de la forêt n’étaient pas pris en compte dans l’atteinte des engagements européens en matière d’atténuation du changement climatique.

Fin juillet 2016, la Commission a publié une proposition visant à combler cette faille en suggérant une intégration hybride de l’Utilisation des Terres, Changement d’Affectation des Terres et la Forêt (UTCATF) dans le règlement du « partage de l’effort » (Effort Sharing Regulation – ESR) : un objectif propre est assigné au secteur des terres, tout en offrant une flexibilité limitée avec l’ESR et spécifique à chaque situation nationale selon ses émissions agricoles.

Les débats sur la proposition se cristallisent sur deux enjeux majeurs : la pertinence et le volume de la flexibilité permise entre l’UTCATF et l’ESR d’une part, et l’impact des règles comptables, notamment pour les forêts gérées, sur l’objectif de bilan neutre ou positif du secteur d’autre part. Le renforcement du puits de carbone par la gestion des forêts est exclu de la flexibilité vers l’ESR dans la version actuelle de la proposition, mais cette flexibilité reste demandée par certains Etats membres.

Enfin, la génération de crédits comptables liés aux forêts gérées reste hypothétique selon les pays puisque qu’elle dépend de la manière dont seront construits les niveaux de référence projetés.

 

 

Objectifs climatiques européens : le stockage carbone agricole et forestier mis à contribution Télécharger
Contacts I4CE
Clothilde TRONQUET
Clothilde TRONQUET
Chercheuse – Carbon farming, Marchés carbone, Clubs Agriculture et Forêt Email
Pour aller plus loin
  • 26/04/2024
    Coupes budgétaires : le retour de la fin du monde contre la fin du mois

    Le vent a tourné. Après avoir annoncé 10 milliards de plus pour financer sa planification écologique dès 2024, le gouvernement a réalisé en urgence plusieurs coupes budgétaires pour contenir le déficit public de la France, à commencer par le budget de la rénovation énergétique et le Fonds Vert dédié aux collectivités. La tension entre la réduction du déficit public et le financement de la transition écologique est là pour durer, alors même que la France va devoir rénover toujours plus de bâtiments publics et de logements privés, construire toujours plus de RER métropolitains, aider toujours plus les agriculteurs à faire leur transition, s’adapter toujours plus aux conséquences du réchauffement climatique… C’est le retour de la fin du monde contre la fin du mois.

  • 25/04/2024 Tribune
    Politiques alimentaires : il faut se donner les moyens d’agir

    Les experts et expertes de l’alimentation et des politiques publiques de six organisations pressent le gouvernement de publier une Stratégie nationale pour l’alimentation (SNANC) cohérente, dotée des moyens adéquats et d’un réel portage politique, afin d’en faire un outil de planification réussie.

    Durant la crise agricole du début de l’année, les agriculteurs ont parfois exprimé le sentiment d’être coincés entre, d’un côté, des décideurs qui pousseraient un agenda de transition en faveur du verdissement de l’agriculture et, de l’autre, des consommateurs dont les achats (de produits exigeants d’un point de vue environnemental, ou de produits français) ne suivraient pas. Pour en finir avec ces injonctions contradictoires, l’action publique doit porter sur ce qui conditionne le lien entre producteurs et consommateurs : l’environnement alimentaire (offre, prix, normes sociales, publicité etc.), lui-même en grande partie façonné par les acteurs majeurs de l’industrie agro-alimentaire, de la grande distribution et de la restauration.

  • 24/04/2024 Billet d'analyse
    Rénovation énergétique des logements : modérer le besoin de financements publics n’aura rien d’évident

    La volonté du gouvernement de réduire rapidement le déficit public, sans augmentation d’impôts et donc en réduisant fortement la dépense publique, a fait une première victime : le budget de l’aide MaPrimeRénov’ accordée aux ménages pour la rénovation énergétique de leurs logements. Le marché de la rénovation globale étant encore peu structuré, notamment en matière d’accompagnement, l’État prévoit ne pas consommer l’enveloppe budgétaire actée en loi de finances et l’entérine dès ce début d’année. Mais la question de la dépense publique reviendra très vite sur la table, plusieurs rapports pointant un besoin de financements publics en forte hausse d’ici 2030. La bonne nouvelle est que le gouvernement peut espérer modérer ce besoin en mobilisant davantage les financements privés. La mauvaise est que pour cela il doit utiliser d’autres leviers de politique publique dont la mise en œuvre ne sera pas une mince affaire.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer