Revenus carbone : leur rôle dans le financement de la transition climatique

Le mois dernier, le secrétaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Simon Stiell, a souligné l’importance de cette année et de l’année prochaine pour l’Accord de Paris et a appelé à « un bond en avant dans le financement climatique » avant les Réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. En effet, les émissions devant atteindre leur maximum avant 2025, notre fenêtre d’opportunité pour maintenir l’augmentation de la température à +1,5°C se referme rapidement. Il est urgent d’accroître et d’améliorer les financements pour la transition.

 

Les politiques de tarification du carbone et leurs recettes font partie des outils disponibles qui peuvent contribuer à combler le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique.

 

En effet, les revenus des taxes sur le carbone et des systèmes d’échange de quotas d’émission (ETS) ont presque triplé depuis 2015, et la tendance à la hausse pourrait se poursuivre à moyen terme, ce qui soulève des questions sur la manière dont ils sont et devraient être utilisés à l’avenir. Afin de combler ce manque de connaissances et d’informer les décideurs politiques et les praticiens sur les leçons apprises et les voies à suivre concernant l’utilisation des revenus carbone, nous avons examiné les expériences sur l’utilisation des revenus de 16 taxes carbone et de 14 systèmes d’échange de quotas d’émission qui, ensemble, représentent 94% des revenus carbone au niveau mondial.

 

Notre étude met en lumière la chaîne de décisions à laquelle les décideurs politiques sont confrontés pour maximiser les avantages de la tarification du carbone grâce à l’utilisation des recettes tirées du carbone. Plusieurs défis doivent encore être relevés en matière de transparence, de responsabilité et de communication efficace. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles. En 2022, plus de la moitié des revenus carbone collectés dans certaines juridictions ont été utilisés pour le climat et la nature, et les étapes-clés des négociations internationales sur le climat de la CCNUCC – notamment le nouvel objectif de financement du climat à la COP 29 et les engagements nationaux révisés sur le climat à la COP 30 – offrent l’opportunité d’y intégrer une discussion plus large sur la façon de financer les stratégies sur le climat et le développement, et notamment le sujet des plans de financement de la transition.

 

Lire la newsletter

Pour aller plus loin
  • 13/06/2025
    Le potentiel inexploité des revenus du carbone

    Les négociations sur le climat se déroulent la semaine prochaine à Bonn, et le financement est une fois de plus à l’ordre du jour. La COP 29 s’est achevée l’année dernière sur un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), qui remplace l’objectif de 100 milliards de dollars. La décision du NCQG a mis en avant l’engagement des pays développés à fournir 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour les pays en développement, ainsi qu’une proposition de travailler sur une feuille de route pour augmenter le financement climatique pour les pays en développement afin d’atteindre un niveau plus proche des besoins estimés – la « feuille de route de Bakou à Belem à 1,3T » (1300 milliards de dollars). Cette dernière doit être présentée à la fin de l’année lors de la COP 30, et la présidence brésilienne déploie des efforts considérables pour faire aboutir ce processus.

  • 11/06/2025
    Les comptes mondiaux du carbone 2025

    L’édition 2025 des Comptes mondiaux du carbone présente un panorama global des instruments de la tarification du carbone sous l’angle de leur contribution actuelle et potentielle au financement de l’action climatique et du développement, à un moment où des discussions majeures sur ces enjeux ont lieu au niveau international. Plusieurs juridictions utilisent déjà les revenus issus du carbone pour soutenir des objectifs politiques divers, notamment les efforts de décarbonation et le soutien aux acteurs économiques les plus affectés par la transition.

  • 31/03/2025 Tribune
    Planification écologique, enfin le retour !

    Le Conseil de planification écologique va se réunir pour la première fois depuis 2023, l’occasion de relancer l’action gouvernementale. Pour Benoît Leguet dans sa chronique mensuelle des Echos, il était temps : on a plus que jamais besoin de planification écologique, pour assurer notre souveraineté et notre sécurité.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer