Action climatique locale : le risque du coup d’arrêt

14 novembre 2024 - Tribune - Par : François THOMAZEAU

Les collectivités locales accélèrent leur action climatique. Pour François Thomazeau dans cette tribune de la Gazette des communes, c’est une très bonne nouvelle, car leur rôle est central dans le chemin qui doit conduire la France vers la neutralité carbone. Mais le projet loi de finances 2025 laisse planer la menace d’un coup d’arrêt brutal, à rebours de la volonté affichée de réconcilier les « deux dettes », écologique et budgétaire.

 

Un monde local en pleine accélération sur le climat depuis 2017

Entre 2017 et 2022, les dépenses engagées par les communes et leurs groupements, les départements et les régions pour rénover des bâtiments publics, aménager des pistes cyclables ou améliorer l’offre de transport en commun ont augmenté de 44 %. Cette hausse s’inscrit dans un contexte d’investissement globalement dynamique, mais la structure même des dépenses locales a évolué : la part dédiée au « climat » est passée sur la période de 9,5 % à 13 %. Les élus locaux montrent ainsi leur volonté de faire le tri dans leurs projets et d’opérer de véritables choix tirant vers le « vert » au détriment du reste.

 

Ce n’est pas un hasard. Les dernières élections locales ont montré une place croissante des questions écologiques dans l’expression citoyenne. Les manifestations concrètes du changement climatique comme lors de l’été 2022, marqué par des sécheresses et incendies d’une ampleur inédite, servent souvent d’électrochoc. Enfin, l’outillage et l’expertise des élus et techniciens territoriaux ont progressé alors que des instruments d’accompagnement et de financement dédiés ont été créés, notamment par l’État, en ingénierie, en prêts ou en subventions.

 

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Pour aller plus loin
  • 14/11/2025
    Climat : les collectivités outillées pour accélérer au prochain mandat

    À la veille du Congrès des maires, l’heure est au bilan pour les collectivités. Le mandat qui se clôture a été largement positif pour la transition des territoires. Grâce au volontarisme de leurs élus et techniciens, de nombreuses collectivités construisent depuis plusieurs années les territoires bas-carbone et résilients de demain. Beaucoup se sont aussi engagées dans une démarche de budgétisation verte visant à mieux faire rentrer l’évaluation de l’impact environnemental des choix politiques au cœur de la discussion budgétaire. En 2023, les collectivités ont ainsi investi près de 8 milliards d’euros pour développer les infrastructures de report modal, rénover leur patrimoine et électrifier leurs véhicules – soit une hausse de 42 % par rapport à 2017.  

  • 14/11/2025 Billet d'analyse
    Climat : où en sont les investissements des collectivités ?

    Porteuses des deux tiers de l’investissement public civil, les collectivités locales jouent un rôle déterminant pour réussir la transition bas-carbone. Le prochain mandat municipal sera décisif pour atteindre les objectifs climat que la France s’est fixée à l’horizon 2030.  À l’heure des débats sur le projet de loi de finances 2026 et à la veille du Congrès des maires, les marges de manœuvre budgétaires des territoires suscitent de nouvelles interrogations. Les analyses d’I4CE montrent que les investissements des collectivités en faveur du climat ont progressé depuis 2017, mais cette dynamique pourrait marquer le pas en cette fin de mandat. Par ailleurs, les montants engagés demeurent encore insuffisants au regard des besoins identifiés pour contribuer aux objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre. Le prochain mandat doit donc être celui d’un changement d’échelle. Pour réussir, État et collectivités doivent changer de méthode afin d’activer pleinement les leviers existants et renforcer l’action locale en faveur de la transition.  

  • 13/11/2025 Billet d'analyse
    De la bonne utilisation des annexes vertes

    Les collectivités présentent depuis cette année l’impact de leurs dépenses sur l’environnement dans une annexe à leur compte administratif. Les résultats consolidés de ces « annexes vertes » ne sont pas encore publics, mais devront en tout état de cause être manipulés avec précaution. Que pourra-t-on en dire ? Comment les données issues de ces annexes pourront-elles être articulées avec d’autres évaluations utilisées dans le débat public ? En bref, comment les utiliser à bon escient ? Ce billet ouvre la discussion. 

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