Publications France Financement public

Dettes budgétaire et écologique : le devoir de vérité du Premier ministre

13 septembre 2024 - Édito de la semaine - Tribune - Par : Damien DEMAILLY

Lors de son premier discours sur le perron de l’hôtel de Matignon, le Premier ministre Michel Barnier a mis sur le même plan la dette financière et la dette écologique, et a promis de dire toute la vérité aux français quant aux choix difficiles qui vont devoir être faits pour réduire ces deux dettes. Cette déclaration survient alors que s’ouvrent les débats budgétaires de la rentrée – celui sur le futur budget de l’État et celui sur les finances locales – et prend toute son importance dans un contexte marqué par des tensions croissantes sur le déficit de la France et la permanence d’un déficit d’investissement dans sa transition énergétique et agricole. Pour poursuivre de front ces deux objectifs, pour les concilier quand c’est possible, pour avoir un débat politique de qualité, il est en effet des vérités qui sont bonnes à dire.

 

La première est qu’il ne sera pas possible de tenir les objectifs de la planification écologique si l’État réduit ses investissements pour la transition dans son prochain budget. Ne nous méprenons pas : il y a évidemment des coupes à faire, de l’argent à réorienter, des instruments à optimiser, des leviers de politique publique à actionner pour mobiliser davantage les investisseurs privés et utiliser plus efficacement l’argent public. Il y a des réformes à poursuivre pour cibler les aides sur ceux qui en ont le plus besoin. Mais les derniers travaux de prospective d’I4CE sur le financement de la transition énergétique montrent que, même en faisant tout cela, même en poussant tous les curseurs à fond, l’État devra investir plus qu’aujourd’hui s’il veut respecter les objectifs qu’il s’est fixés. Bercy a mis sur la table un projet de budget dans lequel figurent des coupes parfois radicales du Fonds Vert, des aides aux véhicules propres, à la rénovation des logements ou encore à la transition agroécologique. S’il était adopté tel quel, le budget 2025 de l’Etat acterait un retour en arrière inédit pour la planification écologique.

 

Lire la suite de la tribune dans les Échos

Pour aller plus loin
  • 03/10/2024
    Climat : les données pour bien débattre du budget – Les dépenses publiques aujourd’hui et demain

    L’ouverture des débats budgétaires est chaque année l’occasion de se poser une série de questions : à combien s’élèvent les dépenses publiques pour le climat ? Que financent-elles ? Quels acteurs, publics et privés, en bénéficient ? Et surtout : comment ces dépenses devront évoluer demain ? Beaucoup de chiffres circulent, mais force est de constater qu’on peut facilement s’y perdre. Ce manuel est là pour vous aider à vous y retrouver et vous aider à bien débattre (ou à bien suivre les débats) du marathon budgétaire sur la transition climat. Nous y avons réuni les données qui nous semblent les plus importantes, et essayé de mettre en avant ce que l’on sait, ce que l’on ne sait pas encore, et les grands débats qui restent à arbitrer et sur lesquels des compromis devront être rapidement trouvés.

  • 02/10/2024 Billet d'analyse
    Budget et climat : Pistes de réforme pour le projet loi de finances 2025

    Le budget 2024 avait – pour mettre en œuvre la planification écologique et donc accélérer les investissements climat, assurer notre sécurité énergétique et la résilience de notre modèle agricole – consacré une hausse inédite des dépenses publiques. La situation budgétaire s’est fortement détériorée depuis. Le Gouvernement précédent a réalisé des premières coupes en début d’année et, d’après les lettres de cadrage budgétaire, ces coupes devraient encore s’amplifier dans le projet de loi de finances 2025. 

  • 27/09/2024
    Les financements publics du système alimentaire français : quelle contribution à la transition écologique

    La transition écologique du système alimentaire pose de nombreuses et épineuses questions de financement : combien ça coûte ? qui doit payer ? les financements existants y contribuent-ils ? C’est à cette dernière question que ce rapport apporte des éléments de réponse. Dans ce rapport, nous réalisons un recensement aussi exhaustif que possible des soutiens publics au système alimentaire français en 2018, 2021 et 2024. Nous analysons la contribution théorique de ces financements à la définition de la transition écologique des pouvoirs publics.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer