Trois notes sur la gestion des risques climatiques de transition par les acteurs financiers – Résumé pour décideurs

4 mai 2017 - Point Climat - Par : Morgane NICOL / Dr. Ian COCHRAN / Romain HUBERT

I4CE a produit une série de trois Points Climat sur la gestion des risques de transition par les acteurs financiers. Ces publications présentent les enjeux clés des risques climatiques, de la théorie à la pratique, en proposant des recommandations structurées autour de trois questions :

Depuis la révolution industrielle, l’accumulation à un niveau sans précédent de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraine un réchauffement climatique aux conséquences multiples sur les économies et les sociétés du globe. D’un autre côté, pour limiter le réchauffement climatique en-deçà de 2°C et ainsi en limiter les conséquences économiques, des politiques sont progressivement mises en place pour orienter l’économie vers une transition bas-carbone. Ces deux tendances, opposées mais néanmoins liées, entraîneront des impacts financiers pour l’ensemble des acteurs économiques. La détérioration de la performance financière de certains acteurs se traduira en risque de crédit, risque de contrepartie, risque de liquidité, risque opérationnel et risque de marché pour les acteurs financiers. La matérialisation de ces risques de transition pourrait avoir lieu dans les dix prochaines années, voire avant, notamment dans le cas d’un changement soudain de sentiment du marché entraînant une dépréciation brutale de certains titres financiers.

Ainsi les risques climatiques peuvent être divisés en trois catégories, comme proposé par Mark Carney :

  • Les risques climatiques physiques: ce sont les impacts financiers incertains qui résultent des effets du changement climatique (modification des températures moyennes et régimes de précipitations, augmentation de la fréquence et de la sévérité des événements climatiques extrêmes…) sur les acteurs économiques et sur les portefeuilles d’actifs;
  • Les risques de transition: ce sont les impacts financiers incertains (positifs et négatifs) qui résultent des effets de la mise en place d’un modèle économique bas-carbone sur les acteurs économiques. Les risques de transition sont caractérisés par une incertitude « radicale » sur la nature de la trajectoire bas-carbone (i.e. la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui restructure l’économie) et une incertitude plus « habituelle » sur les modalités de mise en œuvre de cette trajectoire en termes économiques et sociaux.
  • Les risques de responsabilité : ce sont les impacts financiers incertains résultant d’éventuelles poursuites en justice pour avoir contribué au changement climatique ou par ne pas avoir suffisamment pris en compte les risques climatiques.

L’analyse réalisée par I4CE dans ces trois Points Climat se concentre sur les risques de transition. La gestion des risques climatiques physiques par les acteurs financiers est tout aussi importante, mais nécessite une analyse différente et une autre stratégie de gestion par les acteurs financiers. La gestion des risques climatiques physiques par les acteurs financiers fera l’objet de travaux ultérieurs par I4CE.

Pour aller plus loin
  • 02/07/2025
    Financement climat et développement : passer de l’ambition à l’action ?

    La quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) à Séville représente un jalon important pour la mise en œuvre des objectifs de développement (dont l’action climatique), dix ans après l’adoption des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris. L’ « Engagement de Séville » adopté le 30 juin (en l’absence des États-Unis) se veut le signal d’une continuité dans le soutien en faveur d’un ensemble complet de mesures pour financer le développement. Il souligne aussi, cependant, l’écart entre les engagements pris à haut niveau et la réalité du terrain sur le financement à la fois du développement et de l’action climatique. Les travaux récents d’I4CE abordent deux problématiques sous-jacentes au passage de l’ambition à l’action.

  • 28/06/2025
    Comment l’intermédiation financière peut-elle mieux contribuer à la transition climatique ?

    Ce rapport vise à stimuler une meilleure utilisation de l’intermédiation financière par les banques publiques de développement (BPD) internationales. Les BPD doivent mieux travailler ensemble dans un cadre systémique, en identifiant les domaines par lesquels elles contribuent le plus au développement bas-carbone et résilient au changement climatique. Le rapport se concentre principalement sur l’intermédiation financière par le biais de prêts à des institutions financières publiques dans les pays en développement.

  • 21/02/2025
    Banques publiques de développement : vers plus d’ambition climatique

    La semaine prochaine, des représentants de banques publiques de développement et de leurs parties prenantes se retrouveront au Cap en Afrique du Sud pour la 5e édition du Sommet Finance en Commun (FiCS), pour discuter de l’alignement de toutes les activités des banques publiques de développement avec les Objectifs de développement durable, l’Accord de Paris et le Cadre mondial de la biodiversité. Rassemblant toutes les banques publiques de développement dans le monde, Finance en Commun représente environ 10% des investissements mondiaux de développement chaque année, qui doivent s’aligner avec des trajectoires de développement durable. Cette année, les discussions du FiCS auront lieu alors même que l’Afrique du Sud accueille la première réunion des ministres des finances et gouverneurs de banques centrales du G20, qui se concentrera cette année sur la solidarité, l’égalité et la durabilité.

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