Panorama des financements climat, Édition 2025
Dans son Panorama des financements climat, I4CE dresse l’état des lieux annuel des investissements réalisés par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics, dans la rénovation des logements, les achats de véhicules électriques, les énergies renouvelables et d’autres secteurs de la transition énergétique.
Les investissements climat marquent le pas en 2024
Alors qu’ils étaient engagés sur une dynamique positive de 2021 à 2023, les investissements climat marquent le pas et terminent l’année 2024 à 102 milliards d’euros, en baisse de 5% sur un an. Ce recul concerne d’abord la construction performante et la rénovation énergétique, mais aussi certaines énergies renouvelables comme l’éolien en mer et l’injection de biométhane. D’après les premières données disponibles, le niveau de des investissements climat stagnerait en 2025, à hauteur de 103 milliards d’euros.
Pour partie, le recul des investissements climat reflète la conjoncture économique générale, notamment dans le secteur des bâtiments, freiné par les taux d’intérêt élevés. Mais ce ralentissement s’explique aussi par des revers dans les politiques publiques, illustrés par l’assouplissement des objectifs européens de réduction des émissions des véhicules pour 2025.
Surtout, les dépenses publiques en faveur du climat ont entamé un recul, que ce soit dans le soutien de l’État à la rénovation énergétique, l’acquisition de véhicules électriques ou encore pour les infrastructures de transport en commun. Or, bien qu’ils ne représentent que 16 % du total des investissements climat, ces financements budgétaires sont cruciaux pour la rentabilité des projets ou pour surmonter le manque de capacité financière des ménages et des entreprises.
Des besoins de financement importants pour atteindre les objectifs climat
Il faut augmenter rapidement les investissements publics et privés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre selon le projet de stratégie nationale bas carbone. À l’horizon 2030, les investissements climat doivent progresser de 87 milliards d’euros par rapport au niveau de 2024.
Face au déficit d’investissement climat, et sans action de maîtrise des dépenses, les besoins de dépenses publiques supplémentaires atteindraient 52 milliards d’euros en 2030. Cependant, ce besoin peut être infléchi en renforçant la réglementation, en éliminant certaines dispositions fiscales, en recentrant les aides sur les ménages les plus modestes, mais aussi en augmentant le niveau d’obligation des Certificats d’économies d’énergie ou les tarifs des services rendus aux usagers. Combiner ces mesures ramène les besoins de dépenses publiques supplémentaires à 18 milliards d’euros, mais impliquent une contribution plus forte des ménages et des entreprises en tant que porteurs de projet, ce qui peut se heurter à leurs capacités limitées ou accentuer des inégalités face au coût de la transition.
Relancer la dynamique des investissements climat
Les pouvoirs publics doivent consolider leur stratégie de financement pour relancer la dynamique d’investissement. Ils disposent d’une large palette d’instruments de financement, budgétaires mais aussi extrabudgétaires comme les Certificats d’économies d’énergie (CEE), les ressources propres et l’endettement des bailleurs sociaux et des gestionnaires publics d’infrastructures ou encore les prêts et les participations des banques publiques.
Mais si les marges de manœuvre sont importantes, elles ne sont ni illimitées, ni immédiates : les réformes nécessaires peuvent prendre plusieurs années. Il faut donc agir sur la réglementation et la fiscalité bien avant de pouvoir réduire les financements publics. En outre, un rebond des investissements fossiles reste possible et doit être contrecarré, par un renforcement des réglementations et des dispositifs fiscaux.
Le rapport actuellement en ligne est une synthèse des résultats de l’édition 2025 du Panorama des financements climat. Il sera prochainement enrichi de chapitres sur la méthode et sur les principaux secteurs.